Se rapprocher de la nature par les plantes
Par Marc Champoux, passionné d’horticulture et de plein air.
Je me souviens, quand j'étais petit, que ma mère allait s'approvisionner chez un de nos fournisseurs de végétaux avec une camionnette. Elle m'emmenait parfois et pour maximiser l'espace, elle m'entourait littéralement de plantes de la tête au pied au point que j’en étais presque incapable de bouger!
Pour les entreposer, le sous-sol de la maison familiale avait été entièrement aménagé en « serre » de plantes tropicales. Dans cet espace intérieur, il y avait tellement de plantes que je pouvais y jouer à la cachette. Je m'y aventurais tel un explorateur dans la jungle. Quelle chance j'avais!
Avec le temps, l'entreprise dû installer ses pénates ailleurs et la « serre » du sous-sol fut déménagée. Croyez-le ou non, après le retrait des plantes, mon père et moi eûmes quelques problèmes respiratoires. Coïncidence ou pas, les plantes aidaient assurément à la qualité de l'air.
À l'extérieur, j'avais la chance de vivre en campagne. J'étais donc constamment en immersion avec la nature et les grands espaces : les champs, la forêt, ses arbres et tout ce qui l'habite. Nous avions une fermette où j'avais la chance de voir toute sorte d'animaux au gré des saisons. Je m'intéressais même aux insectes, à un tel point que j'en avais fait une collection.
Il ne manquait pas de vie et le grand air, les plantes et les êtres vivants ont donc longtemps fait partie de mon quotidien. Éventuellement, je suis déménagé en ville et j'ai perdu un peu de ce contact privilégié que j'entretenais inconsciemment avec la nature.
Être en contact avec la nature : un besoin inné
Historiquement, l'homme a été en contact avec la nature beaucoup plus qu'il ne l'est aujourd'hui. De nos jours, la grande majorité de la population canadienne vit en milieu urbain. De plus, nous passons le plus clair de notre temps de vie à l'intérieur de nos maisons, dans nos autos, au travail. Cela amène un certain côté pratique, certes, mais aussi son lot de désavantages sur le plan physique et psychologique. Plus que jamais, nous sommes confinés à l'intérieur, hyperconnectés à la technologie, mais déconnecté de la nature.
Décrite en 1984 par E. O. Wilson, un éminent biologiste et prix Nobel, l'hypothèse de la biophilie suggère que l'homme porte un amour fondamental pour les organismes vivants et qu'il en a besoin pour s'épanouir. Aussi, il serait dans notre ADN d'être en contact avec la nature. Après tout, ce n'est que tout récemment sur le plan historique que nous habitons en milieu urbain.
Cette hypothèse de plus en plus étudiée par la science expliquerait pourquoi on se sent si bien lorsque nous sommes dans la nature. Ce qui procure ce bien-être pourrait être expliqué de diverses façons telles que la vue des plantes, des arbres, de la lumière naturelle, des textures et d'éléments aussi variés qu'une chute d'eau, le vent, les odeurs, etc.
Le contact avec la nature aurait un impact sur nous beaucoup plus grand que nous le pensons.
Des bienfaits psychologiques insoupçonnés
Il y a quelques années, comme beaucoup de gens, ma vie allait à un rythme effréné. Professionnellement, je vivais une période difficile sur le plan psychologique. Une surcharge de travail combinée à un stress m'avait traîné dans une légère dépression. À un certain moment, j'ai pu décrocher lors d’un séjour en refuge et raquettes au parc national des Grands-Jardins (aussi bien le nommer ici!). Étonnamment, cette période difficile s’est vraiment arrêtée à ce moment. Les bienfaits psychologiques de la nature se sont alors révélés à moi. J’ai depuis intégré à mon mode de vie les randonnées et les sorties en forêt, sur une base assez régulière. À chaque fois, j’en ressens instantanément les bienfaits physiques et psychologiques.
Nous n'avons pas tous la chance d'aller nous balader régulièrement en forêt, en montagne. Avec le contexte de confinement actuel, c'est encore plus difficile pour la grande majorité d'entre nous.
Mais il a été démontré que le simple fait d'avoir un contact visuel avec des éléments naturels apporte des bienfaits psychologiques. Regarder une plante ou des arbres par la fenêtre apporterait un certain bien-être.
En design d’intérieur, le terme « design biophilique » est maintenant sur toutes les lèvres. L’idée est d’amener la nature à l’intérieur, afin de diminuer l’impression de confinement et d’amincir la ligne entre l’intérieur et l’extérieur.
Comment se sentir moins confiné?
En intégrant dans son espace de vie ou de travail des éléments qui nous mettent en contact avec la nature.
Par exemple :
- Avoir le plus de lumière naturelle possible.
- Utiliser dans son décor des couleurs et motifs d'aspects naturels.
- Intégrer des textures et des matériaux naturels comme le bois ou la pierre.
- Inclure des plantes naturelles dans son quotidien.
- Beaucoup de plantes.
Les avantages de la biophilie :
- Amélioration de la santé
- Meilleur moral et sentiment de bien-être
- Meilleure productivité
- Réduction des niveaux de stress
- Baisse de la fatigue mentale
- Meilleur engagement des employés
- Réduction de l’absentéisme des employés
Belles plantes, belle vie!
L’ajout de plantes d’intérieur à son décor est probablement la méthode la moins coûteuse et la plus facile pour se replonger dans la nature. Même pas besoin de faire des rénovations ou de sortir le pinceau! Bonne nouvelle : en faisant preuve d’un minimum d’intérêt du sens de l’observation, tous peuvent avoir le pouce vert. Il faut simplement garder en tête l’adage suivant : « la bonne plante au bon endroit ». En sachant les besoins en luminosité de votre plante (grâce aux conseils de professionnels, aux livres et aux références trouvées sur Internet) et en comprenant les types de luminosités (basse, moyenne, vive) vous serez en mesure d’avoir du succès rapidement et d’avoir la jungle urbaine de vos rêves.
Au printemps, les heures d'ensoleillement augmentent et les plantes sont en croissance. C'est donc le parfait moment pour fertiliser, tailler, rempoter ou s'initier à leur entretien et qui sait, peut-être se découvrir une nouvelle passion?
Le temps libre dont nous disposons actuellement représente une belle occasion d’embellir son espace de vie et d’en faire un endroit accueillant et propice à la détente.
Vous pouvez faire la propagation de boutures dans des contenants recyclés, vous procurer des plantes de formats miniatures à des spécimens géants. Les créations, aménagements et dispositions que vous en ferez ont comme limite votre imagination, considérant qu’il y en a pour absolument tous les budgets et tous les goûts.
À la recherche d’idées? Prenez quelques minutes pour vous inspirer des comptes de design végétal sur Instagram et Pinterest et faire le plein de concepts pour votre nouveau projet horticole! En plus, sachez qu’il est maintenant possible et facile de se faire livrer des plantes dans le confort de votre maison, et en toute sécurité, à partir de boutiques en ligne.
Nous y voilà : vous avez vos mains dans la terre, un contact visuel avec le feuillage, ça y est!
Vous venez de reprendre contact avec la nature!
Vous vous sentez déjà mieux.
À propos de Marc Champoux
Amoureux de la nature, des végétaux et des voyages, c’est dans les forêts d’ici et d’ailleurs que Marc Champoux aime se ressourcer, notamment en pratiquant la randonnée, la mycologie et d’autres activités de plein air. Sa passion pour l’entrepreneuriat l’a amené à reprendre les rênes de FOLIA Design, l’entreprise familiale, et à ainsi conjuguer plusieurs intérêts dans cette aventure. Son objectif : reconnecter les gens à la nature à l’intérieur des espaces de vie.