Répit familial Leucan à Duchesnay

« Ce sont mes vacances de l’année! » lance au bout du fil Catherine Gagnon, la maman d’Éliott, 12 ans. En novembre 2021, ce sportif amoureux des activités de plein air a reçu un diagnostic de leucémie aiguë. À quelques heures du début du Répit 2022, la mère de famille s’enthousiasmait à l’idée de cette pause en forêt avec ses deux fils.

Depuis 2010, Leucan Québec tient ces répits pour les familles dont l’enfant a eu un diagnostic de cancer ou de récidive dans la dernière année. Ces courtes vacances organisées leur offrent un moment pour briser la routine des traitements.

C’est un instant où les familles peuvent baisser la garde dans un environnement relaxant et contrôlé, l’occasion de se changer les idées et de recharger ses batteries loin des inquiétudes liées au cancer. « [Avec la maladie], le mode de vacances change », laisse tomber Judith Riopel, la mère de Léanne, qui a combattu une leucémie diagnostiquée en septembre 2018. La famille était du Répit en 2019.

Adeptes de camping, les quatre membres du clan ont en effet dû revoir leurs habitudes tandis que l’adolescente – aujourd’hui âgée de 16 ans et se portant à merveille! – était immunosupprimée à cause des traitements. Le Répit leur a alors offert « une bulle », décrit François Vachon, le père de Léanne. « On s’est retrouvés dans un environnement sécurisé », complète Judith.

Semblant de normalité

Le Répit, c’est un espace sûr où enfants et parents peuvent goûter à un semblant de normalité. « Ça nous a permis de voir les parents dans un autre cadre que celui de l’hôpital. On a pu se parler autrement qu’à travers la maladie », apprécie François. Il garde notamment d’excellents souvenirs de ces repas et de ces discussions où le couple s’est retrouvé avec des parents vivant la même chose et avec qui il avait une complicité unique. « On a ri, on a pleuré! » ajoute‑t‑il.

Et tandis que les adultes socialisent entre eux, les enfants malades et leur fratrie en font de même, pris en charge par l’équipe de Leucan et ses collaborateurs. Activités en plein air, massothérapie, ateliers variés, baignade, billard, ping-pong… le plaisir est au programme et des liens se tissent. « Elle s’est sentie normale », raconte François au sujet de Léanne. Pendant cette fin de semaine, le cancer existe un peu moins et tout le monde vibre au rythme d’une énergie vivifiante.

« Ça a été exceptionnel », assure quant à elle Catherine, tout juste arrivée chez elle, à La Malbaie, après son séjour à Duchesnay avec Éliott et Ulysse. Lors de notre conversation, la mère de famille était encore sur le petit nuage du Répit 2022, malgré un retour rapide dans le quotidien. Les prises de sang, la chimio, la maison, le travail, tout ça a été oublié le temps de ce séjour spécial.

« Ça nous a permis de prendre une pause, un petit moment pour être ensemble et souffler un peu », admet la maman. C’était aussi l’occasion pour Ulysse, 16 ans, de « donner du temps à son petit frère », d’être à ses côtés et peut-être même de mieux saisir ce que vit Éliott, croit Catherine.

Enchantement chaleureux

Le trio a été charmé par l’endroit dès son arrivée à Duchesnay. « Ce qui nous a frappés, c’est le côté grandiose, mais en même temps très chaleureux du chalet principal, raconte la maman d’Éliott. On s’est sentis comme chez nous! »

« On tient à faire ça dans un cadre enchanteur et dépaysant », souligne Nathalie Matte, directrice des dons majeurs et partenariats pour l’est du Québec et directrice des dons planifiés à Leucan. Et la station touristique située dans Portneuf, à proximité de Québec, présente le parfait équilibre entre l’isolement en nature et l’accès au confort, à la sécurité et aux soins que dicte la présence de ces visiteuses et visiteurs importants.

Car au‑delà de l’hébergement varié offert à Duchesnay, qui convient qu’importe le contexte familial et les besoins des jeunes, rien n’est laissé au hasard au Répit, garantit Nathalie. De la proximité des hôpitaux à la propreté irréprochable des lieux, en passant par l’accueil, les activités, le personnel médical sur place, les repas et l’accompagnement des invités, tous les détails sont pensés pour permettre aux familles de ne pas avoir à s’inquiéter. « Le niveau de stress est à son plus bas », estime Judith, la mère de Léanne.

En tout temps, les familles sont aussi libres de profiter du séjour comme elles le souhaitent. « Tout est prévu dans le respect. Il n’y a pas de jugement. C’est un safe space », nomme‑t‑elle pour décrire la bienveillance ressentie tout au long du Répit.

« C’est réconfortant », poursuit Catherine, qui retire elle aussi une grande satisfaction de ses rencontres avec les autres parents. « On vit les mêmes défis, alors c’est facile de créer des liens », avoue‑t‑elle. Ce volet humain a particulièrement plu à Éliott, lui qui a pu nourrir son côté sociable et s’amuser avec d’autres enfants.

Effet wow en plein air

Puis, il y a cette nature omniprésente qui apaise. « Un gros wow! » résume Catherine, qui a pu profiter de superbes journées d’automne avec ses deux gars. « Pour mes enfants, la nature, ça fait partie de leurs valeurs. C’est une façon de retrouver de l’énergie », glisse‑t‑elle. La beauté des paysages, les feuillages colorés sur les sentiers, le calme du vaste lac Saint‑Joseph… les ingrédients étaient rassemblés pour se ressourcer.

« La nature nous permet de décrocher. On n’est pas dans la technologie. Et même si l’on vient d’une région, malgré tout, on se dépayse, précise la Charlevoisienne. On ne peut pas ressentir ces impressions‑là dans un simple hôtel. »

Le Répit peut même être un moment d’aventures qui donnent des ailes. « Ça les sort de leur zone de confort », se remémore Judith, faisant allusion à l’expérience de Léanne sur le parcours aérien d’Arbraska Duchesnay. Encore une fois, le contexte et les accompagnateurs permettent aux enfants de se dépasser dans un environnement sécuritaire.

« Pour Léanne, un an avant, elle avait peine à marcher », s’émeut François, qui a suivi sa fille à la cime des arbres. Il a été impressionné par son aisance et ses capacités dans les hauteurs : « Il faut voir l’énergie des enfants! »

De retour à la maison, Léanne et les siens ont poursuivi sur ce nouvel élan. « [C’était] un peu comme si elle se disait : “Je passe à l’autre étape!” » observe aujourd’hui son père. Puis, les mois ont filé et les bonnes nouvelles se sont enchaînées. La jeune fille termine actuellement sa cinquième secondaire. La santé retrouvée, elle joue au volleyball élite, commence à conduire et profite enfin d’une vie normale. Autant de victoires qui ravissent ses parents et son petit frère.

Du côté d’Éliott, cette pause en famille aura permis de se poser un peu pour mieux reprendre le combat. C’est que les traitements se poursuivront encore pour l’année à venir. Ils seront cependant moins intenses, prévoit sa mère.

La prochaine étape importante est d’ailleurs le retour en classe d’Éliott, anticipé par ses camarades de première secondaire. Et là encore, Leucan sera présente pour accompagner la famille. Si tout va comme prévu, la rentrée en présentiel d’Éliott se fera quelque part en novembre.

Un événement joyeux à savourer pleinement en attendant sa guérison complète, qui, on l’espère, suivra rapidement.