Acheter une planche à pagaie
En collaboration avec Protégez-Vous
L’engouement pour la planche à pagaie prend de l’ampleur depuis quelques années. Vous faites partie des personnes qui ont été séduites par le côté ludique et diversifié de ce sport? Si vous comptez vous balader sur votre propre planche cet été, voici quelques conseils avant de l’acheter.
Une planche à pagaie, aussi appelée « SUP » pour « stand-up paddleboard », vous permet de parcourir les cours d’eau en position debout, assise ou à genoux, une pagaie dans les mains. Des activités et des sports spécialisés, par exemple, le yoga, la longue randonnée (ou « SUP camping »), le surf, la course et les sorties en eau vive, sont aussi pratiqués avec cet équipement nautique.
La planche à pagaie tirerait son origine de traditions polynésiennes. Les Polynésiens utilisaient des planches faites d’immenses troncs d’arbres sur lesquelles ils se tenaient debout pour explorer leur archipel et y faire du commerce. La pratique de la planche (surf) a ensuite été reprise à Hawaï, où elle fait maintenant partie intégrante de la culture.
Louer une planche et suivre un cours
Avant de vous procurer votre propre planche, vous pouvez en louer une. Suivre un cours est également une bonne idée, puisqu’il existe certaines bases à connaître avant la mise à l’eau. Apprendre les bonnes techniques pour garder son équilibre, avancer, arrêter ou tourner efficacement vous sera utile, même si vous avez une certaine expérience.
Si vous souhaitez sortir en eau vive ou encore faire du surf avec une planche à pagaie, suivre une formation spécifique est important, puisque les techniques sont différentes de celles en eau calme. Ces connaissances sont essentielles à votre sécurité.
Prêt à vous équiper?
Gonflable ou rigide, hybride ou de randonnée, à nez arrondi ou pointu, etc. : selon vos besoins, vous pourriez chercher une planche aux caractéristiques bien précises.
Si vous êtes une personne débutante, mais sportive, vous pourriez rapidement vous ennuyer avec une planche dite « hybride » ou « all-around », souvent conseillée aux novices. D’ailleurs, comme la courbe d’apprentissage de ce sport est très rapide, particulièrement pour la randonnée en eau calme, mieux vaut penser au-delà de vos aptitudes de débutant ou débutante.
Bien sûr, si votre but est de vous amuser avec les enfants de temps à autre, vos critères de solidité et de prix, notamment, seront différents. Attendez-vous toutefois à débourser au moins plusieurs centaines de dollars pour une planche neuve.
Quelles activités souhaitez-vous pratiquer avec votre SUP? Sur quels types de plans d’eau projetez-vous de naviguer? Les réponses à ces questions guideront votre achat.
Les types de planches
Il existe sur le marché deux grandes catégories de planches à pagaie : les modèles gonflables et les modèles rigides. Chacune possède ses avantages.
Les planches gonflables
Faites en PVC, elles sont étonnamment robustes. Leur poids léger et leur solidité en font d’ailleurs le meilleur choix pour les activités en eau vive, par exemple, dans les rapides d’une rivière. Si la sensation de glisse sur ce type de planche n’égale pas celle des planches rigides en composite, il existe d’excellents modèles gonflables, à la fois performants et rigides.
Les planches gonflables sont populaires chez les débutants, mais aussi chez plusieurs adeptes, car elles sont généralement moins chères, plus légères et plus faciles à entreposer et à traîner partout, même si vous possédez une petite voiture.
Gonfler la planche peut demander temps et effort, mais certaines n’exigent qu’une dizaine de minutes. Vous munir d’une bonne pompe à main ou électrique facilitera bien sûr le travail. Pour vous éviter cette corvée, vous pouvez aussi entreposer votre planche gonflée et la transporter sur le toit de votre voiture.
Les planches rigides
Elles se déclinent en sous-catégories : il y a les modèles en composite (cœur en styromousse entouré de diverses matières, comme de la fibre de verre, du polyéthylène ou de l’époxy) et ceux en plastique moulé.
- Les planches rigides en composite sont les plus performantes en matière de glisse, entre autres grâce à leur forme hydrodynamique épousant le mouvement de l’eau. Il est donc plus facile de glisser sur l’eau avec efficacité, sans vous fatiguer : chaque coup de pagaie permet d’aller plus loin et plus vite. Il faut cependant traiter les planches de ce type avec soin. Même si elles se réparent bien, elles sont sensibles aux collisions et aux coups (contre les rochers, notamment) et pourraient fissurer ou avoir une encoche assez facilement.
- Les planches en plastique moulé (par exemple, 100 % en polyéthylène) sont meilleur marché, mais moins performantes et plus lourdes que celles en composite. Elles sont toutefois extrêmement solides, et donc un bon achat pour amuser les enfants au chalet en toute tranquillité.
La stabilité
Vous vous inquiétez de votre équilibre? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. En théorie, les planches gonflables, généralement plus épaisses et plus volumineuses, font en sorte que votre centre de gravité se situe un peu plus haut, ce qui complique le défi de demeurer stable. Or, en pratique, une planche rigide est plus réactive aux mouvements de pagaie et aux déplacements, ce qui peut décontenancer la personne moins expérimentée et, surtout, donner l’impression d’une moins grande stabilité.
À force de vous exercer, vous vous habituerez probablement à l’une ou à l’autre. Mais n’hésitez pas à essayer les différents types de planches pour les comparer avant de choisir la vôtre.
Les prix
Gonflables ou non, les populaires SUP entraînent une dépense non négligeable. Prévoyez environ entre 600 $ et 2 000 $ pour une planche rigide (peu de modèles en composite coûtent moins de 1 000 $) et environ entre 500 $ et 1 200 $ pour une gonflable.
Les prix varient beaucoup selon le fabricant, les matériaux utilisés, la qualité et l’origine des produits. Une planche à la fois conçue et fabriquée au Québec, comme celles en composite de la marque DO Sport, coûtera généralement un peu plus cher qu’une autre conçue ici, mais fabriquée à l’étranger. C’est d’ailleurs le cas des produits de presque toutes les entreprises québécoises et canadiennes.
De plus, toutes les planches gonflables, même celles conçues par des entreprises d’ici, sont fabriquées en Asie, majoritairement en Chine. Cela dit, il existe différentes qualités de conception et d’assemblage qui auront une influence sur la rigidité et la durabilité de la planche. Le prix payé est souvent un bon indice de sa valeur réelle.
Ainsi, les produits offerts en ligne par des marques étrangères et méconnues, comme ceux trouvés sur Amazon, sont souvent économiques, mais il est plus difficile de vous assurer de leur qualité.
Plusieurs boutiques qui ont pignon sur rue vous permettent d’essayer leurs planches. N’hésitez pas à consulter les avis de clients et clientes ou encore à contacter le service à la clientèle de l’entreprise pour connaître ses politiques.
En résumé
Les caractéristiques à considérer
Il existe plusieurs silhouettes de planches, et certaines conviennent mieux à un type d’activités qu’à un autre. Pour vous y retrouver, retenez ces grands principes.
La longueur
Elle varie généralement entre 2,7 et 4 m (9 et 13 pi). Les modèles les plus longs sont destinés à la course et aux randonnées (de type touring). Les plus courts sont pour les jeunes ou encore pour le surf ou les sorties en eau vive.
Entre les deux, vous trouverez des planches prévues pour les balades, le yoga ou un peu de tout (parfois appelées « hybrides » ou, plus souvent, « all-around »).
La largeur
Plus la planche est large, plus elle est stable. En contrepartie, étroitesse rime avec vitesse et facilité à glisser sur l’eau. La largeur des SUP varie environ entre 63 et 91 cm (25 et 36 po), mais, pour la plupart des pratiques récréatives, il est conseillé de viser entre 71 et 84 cm (28 et 33 po). Une planche dont la largeur dépasse 81 ou 84 cm (32 ou 33 po) ne permet pas une glisse aisée.
Le volume
Habituellement exprimé en litres, le volume représente la capacité de flottaison de la planche et prend en compte sa longueur, sa largeur et son épaisseur. Par exemple, une planche pour la longue randonnée sera peut-être plus étroite qu’un modèle hybride, mais elle sera probablement plus longue et plus épaisse.
Plus le volume est élevé, plus la planche flotte : il doit donc correspondre, globalement, au poids du corps ou de la charge à transporter. Certaines pratiques exigent un moins grand volume, par exemple, le surf. Le meilleur truc? Suivre les indications du fabricant, qui mentionnent généralement la capacité de la planche, c’est-à-dire sa limite de poids.
Votre physionomie
Cet aspect entre aussi en jeu. En général, plus vous êtes de petite taille et de poids léger, plus votre planche le sera, et ce, en fonction de l’éventail de produits conçus pour la pratique qui vous interpelle.
La forme du nez
L’avant de la planche, ce qu’on appelle le nez, peut être de forme plutôt arrondie ou plutôt pointue. Un nez rond et large crée plus de stabilité et pardonne davantage un mouvement de pagaie imprécis. Un nez plus pointu et profilé est gage d’une meilleure glisse et de davantage de précision, mais il nécessite aussi un pagayeur ou une pagayeuse plus habile. La planche sera en effet plus réactive à l’orientation et à la puissance du coup de pagaie.
Le ou les ailerons
Les planches possèdent généralement un aileron central à l’arrière. Celui-ci doit être suffisamment long pour aider la personne à avancer en ligne droite, mais il faut veiller à ce qu’il ne frotte pas contre le fond du plan d’eau. Certaines planches sont plutôt parées de trois ailerons, soit un aileron central et un petit aileron de chaque côté. Cette configuration se trouve plus souvent sur les planches pour le surf ou la rivière, car elle facilite les changements de direction plus rapides. Favorisez l’achat d’une planche dont l’aileron peut se retirer pour le transport.
Quel est le type de planche idéal pour débuter?
Il n’y a pas de réponse précise à cette question. Si vous souhaitez vous balader tranquillement sur des eaux plutôt calmes et faire quelques postures de yoga, une planche hybride sera sans doute un bon choix.
Vous avez envie de longues balades? Une planche de type randonnée pourrait être préférable, même si vous débutez.
Transporter votre planche
Vous n’avez pas d’accès direct à l’eau et souhaitez transporter votre planche à pagaie en voiture? Vous pouvez le faire relativement facilement, que votre véhicule possède des barres de toit ou non.
Avec des barres de toit : installez des coussinets protecteurs sur les barres de toit. Déposez-y ensuite votre planche, puis enroulez des sangles autour de celle-ci et des barres. Assurez-vous de bien serrer les sangles afin de solidifier l’installation.
Sans barres de toit : installez les coussinets protecteurs directement sur le toit de votre voiture et déposez votre planche à pagaie sur ceux-ci. Enroulez ensuite des sangles autour de la planche et attachez-les à l’intérieur de la voiture en les faisant passer par les fenêtres. Serrez bien les sangles afin de solidifier l’installation.
Choisir la bonne pagaie
Plusieurs planches sont vendues avec la pagaie, mais ce n’est pas toujours le cas. De plus, il suffit parfois de changer de pagaie pour progresser et performer davantage sur une même planche.
Les matériaux
- L’aluminium : ce type de pagaie fera un bon travail pour la plupart des usages. C’est d’ailleurs souvent celui fourni dans les ensembles. Certaines pagaies en aluminium peuvent toutefois être lourdes.
- Le carbone : ce sont des pagaies au summum de la performance, compte tenu de leur poids léger et de leur résistance aux torsions! Elles sont toutefois à traiter avec soin, car elles sont fragiles si elles percutent une surface dure, comme une roche. De plus, elles peuvent être très chères.
- La fibre de verre : elle se situe entre l’aluminium et le carbone en matière de poids et de prix. Les produits qui en sont faits sont également fragiles et peuvent se casser lors de puissants coups de pagaie.
- Hybride : plusieurs modèles de pagaie sont composés de carbone et de fibre de verre, offrant le meilleur rapport qualité-prix.
La taille
La pagaie est faite de trois parties : la pale, que l’on submerge dans l’eau, le manche et l’olive, c’est-à-dire la poignée.
Pour choisir la bonne taille de pagaie, gardez en tête que la pale entière est submergée lors du mouvement pour vous propulser, mais qu’il est inutile de trop plonger le manche dans l’eau ou de prolonger le mouvement trop loin en arrière.
Il vaut mieux une pagaie plus courte que trop longue pour la prévention des blessures aux épaules. De plus, certaines pratiques, par exemple, en eau vive ou en surf, nécessitent une pagaie plus courte que pour la randonnée.
Pour déterminer la longueur maximale de votre pagaie, posez la pale au sol et maintenez-la bien droite, à la verticale, un peu devant vous. Levez le bras en gardant les épaules basses et pliez votre poignet à 90°, la paume vers le sol. Ajustez la longueur pour que l’olive se situe au niveau de votre poignet.
Vous songez à vous procurer une pagaie télescopique de deux ou trois morceaux? Elle se transportera facilement et s’adaptera à plus d’une personne.
Assurez-vous surtout que la pagaie est confortable et n’hésitez pas à demander des conseils pour bien la manier et bien choisir sa longueur. Et rappelez-vous : par rapport au manche, la pale est inclinée vers l’avant (à l’opposé de vous) lorsque vous pagayez.
Entreposer votre planche
Entreposer votre planche n’a rien de sorcier : optez pour un endroit sec où la température est modérée (plus de 5 °C). Un lieu plutôt sombre est préférable.
Dans le cas d’une planche gonflable, vous pouvez l’entreposer dans son sac de rangement ou la laisser gonflée. Suivez bien les indications du fabricant. Diminuer la pression d’air de quelques livres par pouce carré (PSI ou pounds per square inch) ou ne pas la rouler trop serrée dans son sac pourrait notamment être recommandé pour un entreposage prolongé.
Le plus important : ne jamais laisser une planche au soleil. Les rayons UV et l’intensité de la chaleur pourraient l’abîmer. Évitez aussi de la laisser à l’intérieur d’une voiture. Rappelez-vous également que de l’air qui se réchauffe prend de l’expansion : une planche gonflée au maximum laissée au soleil ou dans un endroit très chaud pourrait éclater.
Nettoyer votre planche
Nettoyez-la, ainsi que la pagaie, à l’eau douce et propre après chaque usage, surtout pour enlever le sable, la terre ou le sel. Assurez-vous que votre équipement est bien sec avant de le ranger, en particulier avant un entreposage de plusieurs mois.
Si vous changez de plan d’eau, il est important qu’il n’y ait pas d’algues sur votre planche pour éviter la propagation d’espèces indésirables. Mieux vaut donc nettoyer votre planche et votre pagaie non seulement après les avoir utilisées, mais aussi avant.
La Sépaq a mis en place des mesures de protection des lacs dont elle s’occupe. Consultez ses règles concernant l’utilisation d’embarcations personnelles.
Si vous possédez une planche en composite, faites-en aussi un examen minutieux pour vérifier qu’il n’y a pas d’encoche ou de fissure. Si c’est le cas, il faut la réparer et la laisser sécher avant la prochaine mise à l’eau. Il est possible de réparer la plupart des bris. Si vous ne savez pas le faire vous-même, demandez conseil à des spécialistes.
Le vêtement de flottaison individuel : une obligation
La planche à pagaie est soumise à la réglementation de Transports Canada concernant les embarcations à propulsion humaine de moins de 6 m de long. Chaque personne sur la planche doit donc avoir un gilet de sauvetage ou un vêtement de flottaison individuel (VFI) de taille appropriée et homologué au Canada.
Porter un VFI est recommandé en tout temps et pour tout le monde, mais il est obligatoire pour les jeunes de moins de 18 ans ainsi que pour les sorties en eau vive. Pour les adultes qui naviguent en eau calme, il existe deux options :
1. Porter le gilet ou le VFI
- Vous pouvez utiliser un modèle flottant ou gonflable.
- Vous devez avoir un dispositif sonore, comme un sifflet.
- Si la visibilité est réduite, notamment au coucher du soleil ou la nuit, vous devez avoir un dispositif lumineux pour que les autres embarcations vous voient.
2. Disposer le gilet ou le VFI sur la planche
- Il doit absolument être flottant (un modèle gonflable n’est pas accepté).
- Il doit être facilement accessible et pouvoir être utilisé immédiatement.
- Vous devez avoir un dispositif sonore, comme un sifflet.
- Vous devez avoir une corde flottante d’au moins 15 m (un équipement de sécurité nautique nécessaire dans différentes embarcations et à ne pas confondre avec la courroie de la planche, portée à la cheville).
- Si la visibilité est réduite, notamment au coucher du soleil ou la nuit, vous devez avoir un dispositif lumineux pour que les autres embarcations vous voient.
À noter que, dans les deux cas, la courroie de cheville n’est pas obligatoire.
Si vous ne respectez pas ces règles, vous mettez votre sécurité en jeu. De plus, vous courez le risque de recevoir une amende qui pourrait aller jusqu’à plusieurs centaines de dollars, en fonction du nombre d’équipements manquants.
Notez qu’en eau froide, une combinaison isothermique et des bottillons sont à prévoir. En eau vive, dans les rapides, le port du casque est nécessaire. En surf, dans les zones de déferlement, comme on en trouve dans certains secteurs de la Côte-Nord ou des Îles-de-la-Madeleine, de tout autres normes de sécurité s’imposent. Informez-vous bien des pratiques sécuritaires selon votre type d’activité.
Au-delà du port de l’équipement de sécurité, faire de la planche à pagaie nécessite un comportement sécuritaire ainsi que certaines connaissances adaptées au plan d’eau fréquenté : vent, vagues, température de l’eau, courants, marées, autres embarcations présentes, etc. Les réalités sont différentes sur les plans d’eau du sud du Québec, de la Gaspésie et de la Côte-Nord. Informez-vous des spécificités et des risques de l’endroit.
Enfin, connaissez et respectez vos limites, ayez recours aux services d’un ou une guide ou suivez une formation adéquate avant d’explorer un nouvel environnement.
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