Le ski hors-piste, c’est comme le ski alpin?
On entend souvent dire qu’un bon skieur alpin sera nécessairement un bon skieur hors-piste. Vrai ? Hmm… Difficile de répondre à cette question par oui ou non. Mais pour nous éclairer un peu, voici certains mythes et réalités concernant ces deux univers de ski bien différents.
« Si je suis capable de skier sur une piste damée, je peux skier sans problème dans la neige poudreuse. »
En théorie, peut-être. Mais en réalité, skier dans la poudreuse exige une tout autre technique que celle utilisée pour dévaler une pente damée. Mieux vaut donc faire ses premiers essais de ski hors-piste en milieu connu plutôt que dans un lieu éloigné. Comme il n’y a pas de patrouilleurs dans les secteurs hors-pistes, une évacuation est plus complexe qu’en station… D’où l’importance d’être bien préparé et équipé, de suivre une formation adéquate et de ne pas partir seul!
« J’ai passé ma jeunesse à la montagne de ski alpin de ma région, je peux donc me débrouiller sans problème en milieu montagneux. »
Attention : il s’agit de deux environnements bien différents, et ce, à plusieurs égards. La station de ski alpin offre un environnement où le risque est contrôlé, tandis qu’en hors-piste, l’évaluation du risque est l’entière responsabilité du skieur : météo, conditions de neige, possibilités d’avalanches, évaluation du manteau neigeux, évaluation du terrain, technique et plan d’évacuation en cas d’urgence, déplacement sécuritaire en montagne, etc.
De plus, en hors-piste, les ascensions et les déplacements font exclusivement appel à la locomotion du skieur, ce qui entraine une dépense énergétique nettement supérieure aux remontées en télésiège. Il est donc important de bien connaitre son métabolisme et sa condition physique, histoire de gérer efficacement son niveau d’énergie. C’est essentiel pour assurer sa sécurité et celle des autres en hors-piste.
« En ski hors-piste, on gère son habillement de la même façon qu’en ski alpin en station. »
L’intensité de l’activité n’est pas la même dans ces deux environnements, la répartition des périodes dynamiques et statiques non plus. Par exemple, on s’habille plus chaudement en ski alpin pour ne pas grelotter dans les remontées mécaniques (période statique), tandis que la montée en ski hors-piste est très active (période dynamique).
Or, lors d’une période dynamique d’assez longue durée — comme l’ascension d’une montagne en ski hors-piste —, on a tendance à transpirer, ce qui charge les vêtements d’humidité et accélère la perte de chaleur. La solution : adopter des textiles qui respirent et s’habiller en multicouche. On peut ainsi enlever des pelures pour monter, puis en remettre en arrivant au sommet afin de se protéger du vent et du froid. Une stratégie bien utile, car en hors-piste, il n’y a pas de cafétéria pour se réchauffer une fois en haut.
« Comme en ski alpin, il faut nécessairement une montagne pour pratiquer le ski hors-piste. »
Bonne nouvelle : on peut se passer de montagne pour faire du ski hors-piste! Offrant davantage de portance et de glisse que la raquette, le ski hors-piste est un excellent moyen pour se déplacer en nature, d’où l’expression « faire du ski de randonnée ». C’est d’ailleurs une façon fort agréable de se familiariser avec ce sport et son équipement, en plus d’entretenir sa condition physique.
« J’ai acheté tout mon matériel de sécurité en avalanche (sac à dos, sonde, pelle et DVA), je suis donc prêt à m’aventurer dans des environnements de ski hors-piste. »
C’est un excellent début, mais posséder tout le matériel ne suffit pas. Encore faut-il savoir s’en servir! Au Québec, l’École de montagne du parc national de la Gaspésie et plusieurs autres entreprises d’aventure offrent des formations adaptées à vos besoins, notamment les cours de sécurité en avalanche (CSA 1, CSA 2 et autres). Une autre bonne idée : prendre le temps de manipuler son équipement avant de partir, pour se familiariser avec son fonctionnement. Et ne pas hésiter à pratiquer les diverses techniques entre amis, c’est le meilleur moyen de gagner en efficacité.
Enfin, on garde en tête que porter un sac à dos influence la technique, la posture et l’endurance. Mieux vaut choisir un sac de 30 à 35 litres, confortable et adapté à sa taille, puis bien y répartir son matériel : eau, collations, vêtements supplémentaires, outils de navigation, équipement de sécurité en avalanche, essentiels de survie, etc. En commençant par des sorties plus courtes, on peut s’habituer au poids du sac et adapter sa technique en conséquence.
Le ski hors-piste est un sport agréable à pratiquer, qui procure de formidables sensations de glisse et de liberté. Que vous soyez un amateur de dénivelé ou un enthousiaste de la randonnée à ski, l’important est de vous accorder le temps nécessaire pour progresser à votre rythme. Bonne découverte!