Le parc national de la Gaspésie fête ses 80 ans
5 septembre 2017
La création d’un territoire protégé en Gaspésie ne fut pas une tâche facile. Les époques ont été dictées par des mouvements politiques et économiques qui se sont traduits par des changements dans la perception de ce qu’est un parc.
Les années 30 et 40
Dès sa création en avril 1937, le parc national de la Gaspésie s’est doté de 4 grands objectifs :
- Protéger à tout jamais les beautés du mont Albert et des monts de la Table (monts McGerrigle);
- Assurer la sauvegarde du saumon de la rivière Sainte-Anne;
- Assurer la protection permanente du caribou;
- Promouvoir le développement touristique de la Gaspésie tout en créant des emplois dans une période économiquement difficile.
Or, le déclenchement de la 2e Guerre mondiale et le changement de gouvernement ont eu plusieurs impacts sur la vocation du parc :
- Arrêt des travaux d’aménagement, ce qui retarde l’ouverture au public prévue à l’été 1940;
- Construction d’un poste de communication par l’Armée canadienne au sommet du mont Jacques-Cartier de 1942 à 1945;
- Autorisation de prospection minière en 1941. La Mont Albert mining co. Ltd. recherche du chrome pour soutenir l’effort de guerre.
Figure 1. Forage de prospection de chromite au mont Albert, Fonds Ministère de la Culture et des Communications – Office du film du Québec / Drilling chromite at Mount Albert, comté de Gaspé / I.-W. Jones - 1942
Les années 50 et 60
Le parc ouvre officiellement ses portes en 1950 aux premiers touristes. C’est la pêche qui est l’activité vedette à cette époque. Presque tous les lacs ont leur gardien.
Pendant cette période, les autorités prennent à nouveau plusieurs décisions qui mettent en péril la protection du territoire et qui laisseront des cicatrices encore visibles dans le parc :
- Ouverture de l’ensemble du territoire du parc à la prospection minière en 1963;
- Création de la forêt domaniale des Chic-Chocs en 1968, ce qui permet l’exploitation à grande échelle de la forêt du parc;
- Excursions en véhicule offertes au sommet du mont Jacques-Cartier;
- Démantèlement de la majorité des barrières au pourtour du parc à la fin des années 60.
Figure 2. Barrière nord du parc, Fonds Ministère de la Culture et des Communications – Office du film du Québec / La barrière du Parc de la Gaspésie / E.L. Désilets - 1951
Les années 70 et 80 : enfin une véritable vocation
Avec la loi sur les parcs en 1977 et les audiences publiques qui en découlent, le parc national de la Gaspésie a maintenant des limites mieux définies (802 km2) et un zonage.
En 1981, le rôle de conservation et d’éducation du parc est confirmé. Un programme d’interprétation permet aux visiteurs de découvrir les richesses exceptionnelles de ce joyau du patrimoine naturel du Québec.
Figure 3. Randonneurs et caribou au mont Albert, Marc L’Italien
Marc L’Italien est garde-parc naturaliste au parc national de la Gaspésie.
Photo de couverture: Fonds Ministère de la Culture et des Communications – Office du film du Québec / À la barrière du lac à Claude dans le Parc de la Gaspésie / E.L. Désilets - 1951