Un oiseau de mer qui niche sous terre?
22 novembre 2016
L’Océanite cul-blanc est un petit oiseau marin de couleur foncée qui ne touche terre que pour se reproduire. Son site de nidification idéal est isolé du continent et des prédateurs tout en étant à proximité de la nourriture. L’île Bonaventure est donc parfaite!
Un oiseau vulnérable
L’Océanite cul-blanc est susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. Selon la Banque informatisée des oiseaux marins du Québec du Service canadien de la faune (SCF), seulement 3 colonies d’Océanite cul-blanc sont actives au Québec, dont celle de l’île Bonaventure. Le SCF y avait recensé 20 couples en 1979, 21 couples en 1989 et 10 couples en 2008. Sachant que la présence de renards roux sur l’île pourrait compromettre la survie de cette petite colonie, il importe de s’assurer que l’espèce y niche toujours afin d’assurer sa protection.
Figure 1. Océanite cul-blanc, Jean-François Rail, Service canadien de la faune
Un inventaire nocturne
Fait étonnant, l’Océanite niche dans un terrier! Pour se protéger des prédateurs, il creuse un tunnel étroit au bout duquel il fait son nid. L’oiseau passe ses journées en haute mer pour se nourrir. Il vient à son terrier la nuit et repart avant le lever du soleil. Au site de reproduction, les oiseaux communiquent bruyamment entre eux, ce qui les rend plus vulnérables. Plus il fait noir, plus l’espèce est active puisque les prédateurs ne la voient pas.
Les inventaires sont réalisés les nuits de nouvelles lunes et consistent à faire jouer dans les zones d’activités connues, un fichier audio du chant de l’Océanite et d’écouter les réponses. Les inventaires du début juin et du début août sont encourageants! Au moins 20 individus ont été vus et plusieurs chants ont été entendus.
Figure 2. Inventaire nocturne de l’Océanite cul-blanc, Virginie Tousignant
En plus de l’inventaire nocturne, des données ont été prises façon automatique. En effet, le SCF a prêté au parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé des dispositifs d’enregistrement qui permettent de capter les chants d’Océanite. Ces appareils ont été installés en juin à des endroits qui pourraient être utilisés par l’espèce. L’analyse des bandes sonores n’est pas terminée, mais quelques chants d’Océanite ont été captés, à notre plus grande satisfaction!
Figure 3. Installation d’un dispositif d'enregistrement, Virginie Tousignant
Remerciements
Pierre Fradette
Biologiste - Suivi des populations d'oiseaux en péril
Regroupement QuébecOiseaux
Catherine Boulay est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. boulay.catherine@sepaq.com
Virginie Tousignant est garde-parc technicienne au parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé.
Photos du carrousel: Virginie Tousignant et Schawe C, USFWS.