Réserve faunique Ashuapmushuan
10 faits inusités à découvrir
L’année 2022 marquait le 75e anniversaire de la réserve faunique Ashuapmushuan. Pays de liberté et de pure nature, ce territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean invite à l’aventure. Site de choix pour le commerce de fourrures, son passé est imprégné d’une riche culture autochtone qui vit toujours à travers ce lieu mythique.
Désormais, les employées et employés de la communauté Pekuakamiulnuatsh et du peuple québécois s’y côtoient et partagent leur bagage avec bienveillance et générosité. Si bien que l’harmonie est devenue fondamentale : « La réserve est unique parce qu’on voit les deux nations travailler ensemble. C’est vraiment un exemple de cohabitation pacifique », croit Clifford Moar, petit-fils de Thomas Moar, l'un des premiers gardiens de cette terre ancestrale. Comme quoi deux origines bien différentes peuvent forger l’avenir ensemble!
Laissez-vous transporter dans cet univers incomparable en découvrant 10 faits inusités concernant cette réserve faunique grandiose.
1. La réserve faunique tire son nom du montagnais signifiant « Là où l’on guette l’original »
La réserve a été nommée d’après la plus grande rivière qui parcourt son territoire : Ashuapmushuan. En innu, ce mot signifie « Là où l’on guette l’orignal ». Au fil des ans, de nombreux peuples ont adopté ce territoire comme lieu de prédilection pour la chasse en raison de la quantité et de la qualité des fourrures. Depuis toujours, ces terres possèdent un cachet unique qui nous fait vibrer!
2. Le territoire couvre plus de 4 487 km2
Cette réserve faunique est constituée d’un important réseau de communication bâti à partir des cours d’eau. Elle regroupe plus de 1 200 lacs, rivières et ruisseaux. Friand d’histoire? Autrefois, les habitantes et habitants attendaient impatiemment l’arrivée des membres de leur famille en provenance des territoires situés plus au nord aux abords de son principal affluent.
3. La réserve comporte 15 800 km2 de superficie d’eau
Le lac Ashuapmushuan est situé à la croisée des rivières Normandin, Marquette et Ashuapmushuan qui se déploient en plein cœur de la réserve. Ces cours d’eau constituent depuis longtemps une voie d’accès privilégiée au lac Mistissini, au lac Albanel, à la baie James et à la baie d’Hudson. C’est en grande partie grâce à ces attraits naturels que les Européens sont arrivés dans la région en vue d’y implanter des postes de traite.
4. Le bassin hydrographique abrite plusieurs sites archéologiques
De nombreuses découvertes historiques témoignent d’une occupation précoce du territoire qui remontrerait à 6 500 ou même 7 000 av. J.-C. On y retrouve d’ailleurs d’anciens cimetières autochtones et les sites des célébrations des premières populations en Amérique du Nord.
5. Le poste de traite de l’Ashuapmushuan renferme les vestiges d’un ancien poste frontalier du réseau du commerce des fourrures
La rivière Ashuapmushuan constituait l’une des principales routes pour le commerce de la fourrure et le transport du bois reliant la baie d’Hudson à Tadoussac. Le poste de traite, issu des régimes français et anglais, est désormais classé comme un site patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
6. La rivière Ashuapmushuan est l’un des plus importants sites de reproduction de la ouananiche du lac Saint‑Jean
Cet affluent constitue un habitat privilégié pour ce salmonidé. En langue innue, ouananiche signifie : « Celui qui va partout ». Mais pourquoi donc? C’est simple : ce petit saumon quitte habituellement la rivière où il est né – vers l’âge de deux à quatre ans –, pour gagner les eaux du lac Saint-Jean qui sont plus riches en nourriture. Il y reste durant la majeure partie de son existence, avant de retourner dans son habitat d'origine – vers quatre à huit ans –, pour s’y reproduire.
7. Plus qu’un lieu de commerce : un environnement propice à l’amour!
Par le passé, les Pekuakamiulnuatsh se retrouvaient souvent sur les routes et les territoires de chasse ou encore lors de rassemblements estivaux. Hauts lieux d’échanges, ces réunions n’avaient pas qu’une vocation commerciale : elles étaient également favorables à la naissance d’émois amoureux. Plusieurs alliances et mariages entre les Premières Nations ont donc vu le jour grâce à ces rencontres au sein de la réserve. Il y a de l’amour dans l’air!
8. La réserve faunique est le théâtre de cinq saisons
Au Québec, on le sait bien, chaque période de l’année est magique! Alors, imaginez la féérie qui se déploie quand la vie est rythmée non pas par quatre, mais bien cinq saisons. Cette coutume des Pekuakamiulnuatsh reconnaît :
- Le préprintemps
- Le printemps
- L’été
- L’automne
- L’hiver
Encore aujourd’hui, la réserve évolue en symbiose avec la nature. Auparavant, le solstice d’été – aussi nommé nipin – signifiait le retour au village et l’instant de précieuses retrouvailles. Désormais, il annonce la reprise des séjours en plein air tant attendus par les Québécoises et Québécois. Quoi qu’il en soit, on y sillonne la voie des rivières et des cours d’eau avec grand bonheur!
9. L’esprit des animaux est bien présent dans toute la réserve
Pour les communautés autochtones, le respect de tout ce qui nous entoure est primordial. Dans cet état d’esprit, on reconnaît que tout est interrelié :
- Le territoire
- Les éléments de la création (eau, feu, terre et air)
- Les différentes formes de vie
Prisée par de nombreux chasseurs et pêcheuses, la réserve a conservé cette âme qui inspire une grande reconnaissance pour la faune et la flore. On profite donc de notre séjour pour revenir aux sources en se laissant envoûter par cette abondance.
10. La tradition se poursuit!
Montez dans votre embarcation et partez à l’aventure! L’esprit des coureurs des bois étant toujours omniprésent sur ce territoire, plusieurs chasseuses et pêcheurs s’y rendent pour s’adonner à leur loisir favori. Chasse à l’ours en forfait européen, chasse à l’orignal, pêche à la journée ou avec hébergement, chasse au petit gibier : cet ancien club privé regorge d’activités à réaliser en plein air, des premières lueurs du printemps, jusqu’à la fin de l’automne.
Quel que soit l’objectif ou la durée de votre séjour, les équipes de la réserve vous accueilleront avec une hospitalité qui n'a pas son pareil. Premières Nations et peuple québécois s’y côtoient aisément, ce qui en fait un lieu propice aux échanges : « On cherche du monde qui mange la nature : des personnes qui veulent partager leur expérience! Après tout, qui peut dire qu’il ou qu’elle travaille à l’extérieur comme on le fait aujourd’hui? », confie Aurélien Launière, directeur de la réserve faunique.
Car au-delà de la pratique d’activités sportives, il y a cet attachement profond envers les territoires québécois. Ici, on aime renouer avec nos racines et savourer l’instant présent. Après tout, la vie est une aventure… vivons-la à 110 %.
Rencontre avec Clifford Moar
Petit‑fils de Thomas Moar, l'un des premiers gardiens de cette terre ancestrale