Blogue de conservation

Des actions nobles pour une espèce noble

5 avril 2016


Pendant plusieurs années, de nombreux ornithologues ont cherché la preuve de la nidification de l’aigle royal dans le parc national de la Gaspésie. C’est le 16 juin 2004 que nous avons prouvé hors de tout doute que ce noble rapace s’y reproduisait. Différents travaux d’acquisition de connaissances sur cet oiseau de proie diurne ont été entrepris dans le parc depuis. 10 ans plus tard, la quête de données sur cette espèce vulnérable se poursuit.

Un domaine vital d’envergure

Les travaux amorcés en 2007 ont permis d’amasser une quantité appréciable de données. Les localisations télémétriques ont notamment permis de délimiter grossièrement les domaines vitaux et les secteurs plus fréquemment utilisés par les aigles. La figure 1 illustre une concentration de localisation dans les monts McGerrigle près du mont Jacques-Cartier ainsi qu’un corridor de déplacement au-dessus de la muraille des Chic-Chocs. Il est donc logique de croire que ces secteurs présentent des caractéristiques d’habitat propices à l’espèce.

Figure 1 Localisations télémétriques d’un aigle royal nichant dans le parc national de la Gaspésie durant les mois de juillet, août et septembre 2014.

Une conservation concertée

Les émetteurs satellitaires fixés au dos des oiseaux ont aussi permis de connaître les aires d’hivernage. Ce projet de recherche a été effectué en partenariat avec l’organisation américaine sans but lucratif "The National Aviary" dédié exclusivement aux oiseaux. La figure 2 présente la voie de déplacement d’un aigle nicheur du parc national de la Gaspésie. Il a longé les Appalaches, de la péninsule gaspésienne jusqu’au centre de l’état de la Pennsylvanie où il a passé l’hiver. Le projet de recherche avait également comme but d'orienter adéquatement le développement éolien. Le corridor appalachien présente un potentiel éolien intéressant, d’où l’importance de ces travaux qui permettront de proposer des mesures de mitigation favorables aux promoteurs et aux oiseaux de proie.

Figure 2 Voie de migration d’un aigle entre la péninsule gaspésienne et la Pennsylvanie.

Agir pour la sauvegarde d’espèces en situation précaire

Toujours dans le but d’assurer notamment le maintien de la diversité biologique, le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs procédera au cours des prochains mois au marquage d’autres aigles royal dans le parc national de la Gaspésie. Une meilleure compréhension des composantes de notre milieu de vie contribue à élargir nos perceptions, à mieux apprécier les espèces qui nous entourent et ultimement à mieux les protéger.

Figure 3 Aigle royal adulte.


Claude Isabel est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national de la Gaspésie. isabel.claude@sepaq.com

Photos: Denis Desjardins, parc national de la Gaspésie, Sépaq; Bruno Baillargeon et Philippe Beaupré, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. 

Cartes:Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.


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