Blogue de conservation

Restauration des bancs d’emprunt

9 mai 2017


À l’été 2016, un partenariat avec l’équipe de Line Rochefort (Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval) a permis de faire un pas de plus pour accélérer la reprise végétale dans les bancs d’emprunt, des zones perturbées.

Décompacter les sols et créer du relief

Le constat est simple et frappant. Plus de 50 ans après leur fermeture, certains bancs d’emprunt comportent encore très peu de végétation. Les principaux facteurs limitant le retour des mousses, lichens et plantes herbacées sont la compaction du sol, l’érosion, et le faible taux de nutriments et d’humidité.

Pour contrer ces obstacles, une méthode développée par David Polster a été appliquée. La technique Rough & Loose consiste à remanier les sols compactés en créant des creux et des monticules. L’opérateur d’une excavatrice remplit son godet de sol. Il dépose la moitié du contenu dans ce même trou (décompaction) et l’autre moitié juste à gauche (relief). Il se déplace ensuite à droite, d’une largeur de godet, pour y creuser un 2e trou et ainsi de suite sur toute la surface du banc d’emprunt.

grj-restauration-texte-1Figure 1. Excavatrice formant des creux et des monticules, Mireille Boulianne

Optimiser les chances de reprise végétale

L’équipe de l’Université Laval a également suggéré d’améliorer le substrat minéral des sites remaniés. Sur certaines zones, de la matière organique provenant de l’entretien des fossés du parc a été ajoutée, source de nutriments, de graines et de rhizomes. De plus, son ajout favorise la rétention d’eau. À d’autres endroits, c’est un paillis de branches qui a été ajouté, provenant du débroussaillage du bord des routes. L’ajout de branches vise à créer des petites zones protégées du vent ou les plantules ont de meilleures chances de survie. Certaines zones sont demeurées sans traitement, agissant comme témoins.

grj-restauration-texte-2Figure 2. Paillis de branches et de matière organique, Mireille Boulianne

Prochaine étape : introduction de boutures de saule

En 2016, l’équipe du parc a ainsi restauré 11 bancs d’emprunt et 5 sections de chemins forestiers inutilisés. Le projet se poursuivra à l’été 2017 afin d’assurer le suivi des sites restaurés et surtout, de faire l’introduction de boutures de saules. En effet, le saule a la capacité de se régénérer à partir de boutures. L’équipe de Line Rochefort viendra dès le printemps récolter des boutures d’arbustes afin de les planter sur les sites pour encore une fois, participer à l’accélération de la reprise végétale.

Remerciement

Nous souhaitons remercier Line Rochefort (professeure-chercheuse au département de phytologie à l’Université Laval), Sandrine Hogue-Hugron (professionnelle de recherche à l’Université Laval) et Marie-Ève Marin (étudiante à la maîtrise en biologie végétale à l’Université Laval).

Références

Polster, David. 2013. Making Sites Rough and Loose: a Soil Adjustment Technique. Boreal Research Institute. 3 p.

Marin, Marie-Ève. 2016. Rapport travaux de restauration de bancs d’emprunt et chemins forestiers abandonnés au Parc national des Grands-Jardins. Université Laval. 19 p.


Mireille Boulianne est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Grands-Jardins. boulianne.mireille@sepaq.com

Photo de couverture: Marie-Ève Marin


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