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Histoire

Son histoire est riche et surprenante. Ce site où se déversait une chute impressionnante est intimement lié à notre patrimoine collectif. Il fut l’hôte d’événements marquants au début de la Nouvelle-France. Au fil des siècles, il est devenu l’une des destinations touristiques les plus prisées de la région.

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Mary Jane Patterson

La mystérieuse héritière de l’empire Patterson

On sait très peu de choses sur la fille de Peter Patterson, Mary Jane. Sa date de naissance demeure inconnue, tout comme sa mère. Par contre, nous savons qu’elle a épousé en 1843 George Benson Hall, un marchand de bois venu d’Amhertsburg au Haut-Canada (Ontario). Bien que mystérieuse, c’est à Mary Jane que l’on doit beaucoup de changements apportés au domaine.

Par exemple, elle a fait installer la fontaine qui trône fièrement devant le Manoir au cours des années 1850. Le couple, qui eut 10 enfants, a mené à terme des travaux d’agrandissements du Manoir afin de loger toute la famille ainsi que les domestiques! On doit également à Mary Jane la mise en place des rangées d’arbres situées sur le terrain à l’arrière du Manoir.

À la mort de son père, c’est elle et non son mari qui a hérité de l’entreprise et des biens de son père, fait rare pour une époque marquée par un patriarcat rigide! Elle devint également seigneuresse de Beauport, succédant ainsi à son père. Mary Jane était donc, dans les faits, propriétaire de l’entreprise et son mari s’occupait de l’administrer pour elle! La seigneuresse s’éteignit en 1880, laissant dans le deuil 9 de ses 10 enfants.

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Peter Patterson

Un pionnier de l’industrie forestière

Après que le duc de Kent eut quitté le manoir Montmorency, ce dernier demeura abandonné et fut mainte fois échangé entre divers propriétaires. Il faudra attendre 1815 avant que Peter Patterson achète le domaine.

Patterson était un marchand de bois anglais qui est arrivé à Québec en 1801 avec Henry Usborne, un industriel anglais qui venait en Amérique pour développer l’industrie forestière. C’est donc pour Usborne que Patterson commença sa carrière de commerçant et dès 1809, il devint responsable de la filière de Québec.

En 1811, Patterson acheta les terrains situés en bas de la chute Montmorency afin d’y installer ses scieries, une activité grâce à l’énergie hydraulique. Par la suite, il acheta l’ancienne résidence de Frederick Haldimand et du duc de Kent pour en faire sa résidence principale et le cœur de son empire commercial. Il ne se maria jamais, mais eut une fille, Mary Jane Patterson. Peter Patterson s’éteignit en 1851, léguant la totalité de son entreprise à sa fille unique.

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Pas facile la vie de château

Duc de Kent, partie II

En 1817, le drame. Nos deux amoureux, le prince Édouard et Madame de Saint-Laurent allaient devoir se séparer. Leur histoire d’amour se termina tristement. La sœur du prince, la princesse Charlotte Augusta, mourut prématurément sans avoir assuré la descendance royale. Il était alors du devoir du prince de s’acquitter de cette tâche.

Il ne pouvait épouser sa tendre compagne avec qui il partageait sa vie depuis 27 ans, puisqu’elle n’était pas noble. Il dut donc cesser sa relation avec Madame de Saint-Laurent afin d’épouser une princesse allemande, la princesse Victoria Mary Louisa qui était née dans une « bonne famille ». Il eut le plaisir d’avoir une fille, la petite princesse Victoria, laquelle allait régner sur l’Empire britannique de 1837 à 1901.

Le prince Édouard était loin de se douter qu’il entrerait dans l’histoire du Canada et qu’il y resterait. En effet, dès 1798, l’Île Saint-Jean changea de nom pour se nommer Île-du-Prince-Édouard, en son honneur. Ce n’était là que le début! À la mémoire de son père, elle nomme une des portes permettant de franchir les fortifications de la ville de Québec en hommage à son père, la porte Kent, puisqu’il était duc de Kent. Une des rues de Québec fut également nommée en son honneur, la Rue du Prince-Édouard, dans le quartier Saint-Roch. De plus, en Nouvelle-Écosse, une ville est appelée Kentville, pour rappeler le passage du duc dans les environs en 1794.

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La royauté à Montmorency

Une histoire d'amour

Les vieux contes européens mettent en scène de jolies histoires d’amour. Le manoir Montmorency compte lui aussi la sienne, digne des plus beaux romans de princesses. Il était une fois, un prince anglais du nom d’Edward Augustus. On le connaissait aussi sous son nom en français, Édouard, ou par son titre de duc de Kent. Son père, le roi George III le détestait profondément. Il fit donc tout en son pouvoir pour éloigner son fils le plus possible de l’Angleterre. Ainsi, il envoya son fils en Allemagne et en Suisse pour qu’il reçoive une éducation militaire. Dès que sa formation fut terminée, le roi s’empressa de l’expédier à Gibraltar en le mettant à la tête d’un corps militaire. Le pauvre prince Édouard, détesté de son père, se sentait très seul loin de sa patrie. Il envoya alors des émissaires en France pour lui trouver de la compagnie. Ceux-ci revinrent avec une jeune et élégante demoiselle, Madame Alphonsine-Thérèse-Bernardine de Montgenêt, également connue sous le nom de Julie de Saint-Laurent. Entre les deux tourtereaux naquit une réelle histoire d’amour.

Lorsque le roi décida d’expédier son fils dans la contrée lointaine et sauvage qu’était le Canada, Madame de Saint-Laurent décida de suivre son amoureux dans la ville de Québec, de l’autre côté de l’Atlantique. Le duc et sa compagne, durant l’été, désiraient s’éloigner de la ville et louèrent la Haldimand House. Ainsi, pendant trois étés, de 1791 à 1794, tous deux demeurèrent au manoir. La jeune demoiselle s’assurait que la maison était bien tenue, confectionnait les vêtements et préparait les repas.

Le couple se lia d’amitié avec l’aristocratie canadienne, notamment la famille de Salaberry, qui possédait alors la seigneurie de Beauport. L’amitié avec le seigneur de Beauport était si grande que le duc et Madame de Saint-Laurent acceptèrent d’être le parrain et la marraine d’un des fils du seigneur, Édouard-Alphonse.

Le prince fut envoyé en 1794 à Halifax, puis dans les Antilles, avant de revenir définitivement en Angleterre en 1800. Au cours de tous ces voyages, la jeune demoiselle le suivit. Ils vécurent heureux pendant 27 ans, jusqu’à ce que…

À suivre…

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Frederick Haldimand

Plus qu’une plage en Gaspésie!

La guerre de la Conquête (1756-1763) aura ravagé la colonie. Toutefois, la vie reprit son cours normal au cours des décennies suivantes. En 1778, Frederick Haldimand fut choisi par le gouvernement anglais pour succéder à Guy Carleton à titre de gouverneur général de la colonie. Haldimand s’éprit rapidement du caractère pittoresque de la chute Montmorency et acheta en 1780 les terrains situés au haut de la chute à l’ouest. Il fit construire une villa de style palladien, laquelle est réputée être le premier bâtiment de villégiature au Canada!

Haldimand fut baptisé sous le nom de François-Louis-Frédéric, un nom à connotation francophone. Le fait qu’un francophone soit nommé gouverneur d’une colonie nouvellement anglaise peut paraître étrange, mais il est intéressant de savoir que monsieur Haldimand n’était pas un Anglais, mais un Suisse francophone. Sa nomination a été motivée par sa loyauté envers la couronne d’Angleterre pendant la guerre de la Conquête, mais aussi par sa connaissance du territoire et des réalités socioculturelles de la nouvelle colonie.

En ce qui concerna la plage Haldimand, il s’agit d’une plage municipale située près de Gaspé, réputée pour être la plus belle au Québec. D’ailleurs, il est fort intéressant de savoir que le toponyme Haldimand est très présent en Gaspésie. Ainsi, une ancienne municipalité s’appelait Haldimand, tout comme plusieurs routes et chemins. Haldimand est donc synonyme de villégiature au Québec!

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LA BATAILLE DU 31 JUILLET

UN ESPOIR POUR SAUVER LA
NOUVELLE-FRANCE

En 1759, l’Europe et ses colonies sont en guerre depuis déjà trois ans. Un des enjeux importants de cette guerre est la possession de la Nouvelle-France. Celle-ci est la porte d’entrée de la vallée du Saint-Laurent, ce qui permet d’accéder aux Grands Lacs et à l’intérieur de la partie septentrionale du continent.

Le prélude à la bataille des Plaines d’Abraham est celle de Montmorency, le 31 juillet 1759. Les Anglais s’avançaient dans la vallée du Saint-Laurent. Le 9 juillet, le général James Wolfe établit son camp et ses redoutes sur la rive à l'est de la rivière Montmorency, aujourd’hui Boischatel.

Wolfe décide le 31 juillet de mener un autre assaut, après une vaine tentative d’attaquer les positions françaises dirigées par le chevalier de Lévis et postées sur la rive à l'ouest de la rivière, aujourd’hui Québec. Sa stratégie : descendre la falaise à l’est, traverser le bras de rivière à gué et gravir la falaise à l’ouest. Ce plan audacieux sera toutefois un véritable échec. Premièrement, Wolfe n’a pas attendu les renforts qui devaient arriver. En plus, un orage éclata, rendant la falaise boueuse. Enfin, Wolfe battit en retraite en raison de la marée montante, qui aurait empêché les soldats anglais de retourner à leur campement. Un échec contre les Français qui laissa le général en soif de vengeance…

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LE MANOIR MONTMORENCY

AUX PREMIÈRES LOGES DE L’HISTOIRE!

Nombreux sont les touristes et les locaux qui passent sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, qui aperçoivent le majestueux Manoir Montmorency trônant fièrement sur la falaise, mais qui ignorent la riche histoire qui l’entoure. Le premier propriétaire du domaine remonte à Robert Giffard, premier seigneur de Beauport, qui concéda pour la première fois le lot correspondant à celui du Manoir à François Hébert en 1655. Les propriétaires s’enchaîneront par la suite. Dès 1658, François Hébert vend le lot à Charles Courtois, lequel revend la terre à Charles Cadieux, sieur de Courville.

Première villa de style palladien au Canada, cœur d’un empire commercial, puis luxueux hôtel prisé par l’aristocratie et aujourd’hui établissement touristique à vocation patrimoniale, le Manoir Montmorency regorge d’histoire et d’anecdotes méconnues du grand public qu'il sera possible de découvrir au fil des capsules.

Parmi les propriétaires et les locataires, certains marqueront plus particulièrement l’histoire du Québec, notamment Frederick Haldimand, le duc de Kent ainsi que la famille Patterson. Ils laisseront, à leur façon, leurs marques dans l’histoire du manoir.

Outre les personnages célèbres, le site du Parc de la Chute-Montmorency est le lieu d’événements marquants tels que la bataille de Montmorency le 31 juillet 1759 et l’électrification de la Ville de Québec à la fin du XIXe siècle.

Fil historique

1613
La chute Montmorency doit son nom à Samuel de Champlain qui la baptisa ainsi en l'honneur du duc de Montmorency, vice-roi de la Nouvelle-France et amiral de France et de Bretagne.

1759
26 juin, début du siège de Québec. Les forces anglaises : 49 vaisseaux de guerre, 76 vaisseaux de transport des troupes, 152 bateaux de débarquement, environ 18 000 marins et 9000 soldats s'installaient dans l'estuaire et sur les rives du Saint-Laurent. Wolfe établit son quartier général près de la chute Montmorency.

1759
31 juillet, Bataille de Montmorency. Trois vaisseaux anglais s'approchèrent des berges de Beauport : le Centurion (64 canons), le Three Sisters (14 canons) et le Russel (14 canons). Les troupes anglaises tentèrent d'escalader la falaise. Après une journée de confrontation, on dénombrait 443 morts du côté anglais et environ 60 morts du côté français.

1780
Le gouverneur Haldimand acquit des terrains du côté ouest de la rivière Montmorency et y fait construire sa maison de campagne (première construction du Manoir). Cette maison fut probablement la première villa à s'implanter au Canada et le premier bâtiment important d'architecture anglaise.

1791-94
Le duc de Kent séjournait au Manoir chaque année. On surnomma le pavillon le Kent Lodge. Plus tard, il se maria à une princesse allemande avec qui il eut une fille qui devint la reine Victoria. On dit qu'étant jeune, la reine Victoria aurait séjourné au Kent Lodge.

1811
Peter Patterson acheta une scierie nouvellement construite qui devint plus tard, sous la gouverne de Georges Benson Hall, le gendre de Patterson, la plus grosse scierie de l'époque (800 000 pieds de bois par jour, plus de 60 scies, les employés travaillaient six jours par semaine et douze heures par jour).

1812
Construction du premier pont au-dessus de la rivière Montmorency.

1815
Patterson acheta le Manoir et en fit sa principale résidence.

1823
La Patterson and Company continue son expansion dans Montmorency pour devenir l’une des plus grandes scieries. Une deuxième scierie fut construite vers 1830.

Début de la construction d’un second pont; c’était l’un des premiers ponts suspendus en Amérique. Après son inauguration le 26 avril 1856 (les pylônes de pierre sont toujours en place), il s’effondra 5 jours plus tard, entraînant la mort de trois personnes.

1857
Un troisième pont suspendu fut érigé.

1885
Le site de la chute Montmorency fut le théâtre d'un événement d'une importance mondiale : l'énergie produite par la première centrale hydroélectrique, inaugurée au pied de la petite chute le 7 octobre, fut, pour la première fois, transportée sur une longue distance (sept miles). Cette énergie alimenta le nouveau réseau de tramways de la ville de Québec et la génératrice de 52 Volts permit d'assurer, durant deux heures chaque soir, l'éclairage des rues principales de la ville de Québec. Québec fut ainsi une des premières municipalités d'Amérique à utiliser l'énergie hydroélectrique.

1889
Charles Ross Whitehead aménagea une fabrique de coton sur les terrains de Hall.

1892
Dernière année d'opération de la scierie.

1893
Installation d'une centrale hydroélectrique (trois génératrices de 500 K), mise en service en 1895.

1897
Premier train électrique à circuler à Québec grâce à l'énergie de la chute.

1898
Quebec Railways Co. acheta le Manoir et y aménagea un hôtel.

1901
Construction d'un funiculaire pour permettre aux visiteurs qui arrivaient par train au pied de la falaise d'accéder à l'hôtel et à son site.

1904
Construction de la chapelle anglicane St. Mary's.

1905
La fabrique de coton de Charles Ross Whitehead devint la Dominion Textile.

1907-1932
Aménagement, par Holt Renfrew, du premier jardin zoologique du Québec près de la maison Montmorency (Kent House).

1912
Un tramway relie maintenant la ville de Québec au Kent House (Manoir Montmorency).

1926
Construction d’un quatrième pont.

1949
Le Manoir passa entre les mains d'un syndicat américain alors dirigé par Henry Mason Day.

1954
L'ordre des Dominicains acheta le Manoir. Le père Georges-Henri Lévesque en fut le premier directeur. Le Manoir devint une maison de retraite et un lieu de réflexion pour les groupes variés.

1975
Le gouvernement du Québec achète le Manoir, mais conserve sa vocation d’établissement hôtelier pour les personnes du troisième âge.

1976
Le ministère du Tourisme consacra le Manoir comme établissement hôtelier réservé aux personnes du troisième âge. Des travaux de rénovation furent effectués.

1985
La gestion du Manoir fut confiée à la Société des Établissements de Plein Air du Québec.

1992
En décembre, les travaux de mise en valeur du Parc de la Chute-Montmorency démarrèrent, dont  la construction du pont suspendu actuel qui débuta en 1993.

1993
Le Manoir fut entièrement détruit par un incendie.

1994
Reconstruction du Manoir actuel, respectant l'architecture de l'ancien bâtiment.

Début des Grands-Feux Loto-Québec, une compétition pyrotechnique et musicale grandiose sur le site du Parc de la Chute-Montmorency.

2008
Accueil des dignitaires au Manoir Montmorency lors du XIIe Sommet de la Francophonie.

Mise en lumière de l’anse du Parc de la Chute-Montmorency dans le cadre des Fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec.

2011
Dernière édition des Grands-Feux Loto-Québec qui auront eu lieu sur le site pendant 17 années.

2013
Revitalisation des cabines du téléphérique et inauguration de trois parcours de via ferrata, dont un qui inclut une tyrolienne.

2015
Inauguration de la tyrolienne d'une longueur de 300 mètres.

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