Sac à dos pour la courte rando

Quatre experts vous conseillent

C’est votre inséparable partenaire dans vos aventures sur les sentiers. De toutes les formes, les couleurs et les tailles, le sac à dos demeure l’incontournable accessoire du randonneur. Mais face à tant de choix sur le marché, comment s’y retrouver? Quatre pros viennent à la rescousse pour vous éclairer dans votre magasinage.

Auberge de montagne des Chic-Chocs Auberge de montagne des Chic-Chocs
Auberge de montagne des Chic-Chocs Mikaël Rondeau | © Sépaq

Le bon sac pour vos besoins

D’entrée de jeu, l’aventurier professionnel François-Xavier Bleau dresse un constat au sujet des sacs à dos. « C’est fou à quel point ça devient spécialisé! » s’exclame celui qui travaille comme responsable logistique et guide pour la prestigieuse agence Karavaniers. En effet, de nos jours, il existe un sac adapté à chaque activité ou type de sortie.

Boulot oblige, « F.-X. » possède donc une panoplie de sacs à dos : un pour l’escalade, un pour le ski, un pour la rando courte, un autre pour la longue expédition… Ce qu’il faut retenir si l’on ne veut pas se retrouver avec une vaste collection de sacs? L’importance de choisir un modèle selon l’usage le plus fréquent que l’on en fera, mais aussi selon nos besoins réels.

Par exemple, même s’il est bien attirant en magasin, un sac pensé pour résister aux rigueurs de l’escalade sera d’ordinaire plus lourd et moins confortable qu’un modèle conçu pour la randonnée. Idem pour celui de ski, avec toutes ses sangles spécialisées. S’il est possible de se débrouiller avec un sac fait pour une autre activité, un modèle adapté à nos besoins est toujours préférable, estime le guide d’aventure.

Auberge de montagne des Chic-Chocs
Auberge de montagne des Chic-Chocs Mikaël Rondeau | © Sépaq
Mikaël Rondeau | © Sépaq
Mikaël Rondeau | © Sépaq
Parc national du Mont-Tremblant
Parc national du Mont-Tremblant Mikaël Rondeau | © Sépaq

Le défi du volume

S’il y a une question qui revient toujours, c’est bien celle du volume idéal pour les randonnées d’une journée. Ici, pas d’unanimité chez nos experts. Il y a toutefois une logique qui devrait vous permettre de faire votre choix de manière éclairée.

Enseignante et coordonnatrice de l’attestation d’études collégiales (AEC) Guide en tourisme d’aventure du cégep de Saint-Laurent, Renée-Claude Bastien admet que « la question est un peu un piège ». Pour son usage professionnel, elle vise habituellement un volume d’environ 35 litres. Même chose pour François-Xavier, qui préfère les sacs de jour de 30 à 40 litres.

Cependant, pour le commun des mortels, Renée-Claude suggère davantage un sac de 20 à 25 litres, qui devrait pouvoir contenir tout le nécessaire. « Sinon, la tentation de le surcharger est là », justifie la sportive, jointe par téléphone entre un contrat dans l’Ouest et un séjour dans les monts Groulx avec des filles de la communauté Les Chèvres de montagne.

Le défi de réduire notre quantité de matériel est devenu plus aisé qu’autrefois. « Avec les avancées technologiques, tout est plus petit », précise Renée-Claude. Si nos accessoires et nos vêtements chauds sont compacts et légers, un sac de volume plus petit peut très bien faire l’affaire, même à l’automne.

Habituée à partir avec l’essentiel sans se surcharger, Alexiane Huard a même fait d’un sac de 15 litres son idéal pour les courtes sorties en sentier. Mais la pétillante randonneuse, qui a notamment marché toute la partie québécoise (650 km) du Sentier international des Appalaches (SIA), ne se considère pas comme minimaliste pour autant. « Quinze litres, ça me permet de tout faire », assure-t-elle.

Évidemment, durant la saison froide, le format est un peu petit, nous confirme-t-elle. Au besoin, celle qui carbure à la randonnée depuis 2015 accroche simplement un manteau ou un accessoire à l’extérieur de son sac. « Mais la plupart du temps, tout rentre! » conclut-elle. Et en longue rando? Elle utilise ces jours-ci un sac de 38 litres.

C’est une question d’expérience et d’organisation, notamment parce qu’il faut aussi savoir choisir les bons accessoires et autres essentiels à apporter. Parlez-en à Alexis Nantel, qui part généralement à l’aventure avec un petit 18 litres. « Si je suis avec les enfants ou en hiver, le volume va bouger en conséquence », nuance l’animateur à la barre de l’émission Alexis le randonneur.

Et pour les gens voulant un seul sac s’adaptant à diverses situations, un format d’une trentaine de litres serait idéal, conseille celui qui est également connu pour son rôle de chroniqueur plein air à Salut Bonjour.

Payer cher… ou pas?

Là encore, il est facile de s’y perdre. En boutique, les murs sont couverts de modèles et, même après un premier tri pour se concentrer sur les sacs de rando du volume souhaité, le choix reste vaste. Payer plus pour une marque établie en vaut-il la peine? Et jusqu’à combien doit-on aller?

Nos experts et expertes s’entendent pour dire qu’au-delà de la marque et du budget, c’est le confort qui prime. Alexis, qui prône l’accès aux activités de plein air pour le plus de gens possible, croit qu’un sac simple et abordable peu très bien faire le travail pour de courtes sorties. Il recommande surtout d’observer la qualité de fabrication : les coutures, les matériaux utilisés, la solidité des bretelles et autres sangles. Un avis que partage Alexiane, qui fait remarquer qu’un prix plus élevé n’est pas toujours synonyme de meilleur sac.

Renée-Claude y va pour sa part de cet adage pour illustrer sa philosophie de consommatrice d’équipements de plein air : « J’achète comme si j’étais riche et j’en prends soin comme si j’étais pauvre! » Car pour un minimum de qualité et de durabilité, il faut tout de même s’attendre à ouvrir son portefeuille.

Si le budget est serré, la guide et enseignante suggère de considérer l’achat dans l’usagé pour s’offrir un sac de qualité, ou encore de surveiller les soldes et les produits en liquidation. Quant au prix à payer, il varie grandement, mais disons simplement que les sacs entre 75 $ et 200 $ devraient répondre aux attentes et désirs de la quasi-totalité des randonneurs et randonneuses d’un jour.

Mille et un compartiments

Vous êtes du type poches… ou sans poches? C’est à déterminer avant d’arrêter son choix sur un sac. Certaines personnes ne peuvent vivre sans leur matériel rangé dans divers endroits précis, tandis que d’autres aiment mieux la simplicité d’un sac sans compartiments.

Pour des raisons de poids, de robustesse (moins de risques de bris des fermetures à glissière) et d’organisation, nos experts préfèrent pour la plupart un sac avec le moins de divisions possible. Si Alexiane « aime full les pochettes », ce n’est pas le cas de tout le monde. « Les poches, ça m’énerve! rigole François-Xavier. J’ai le syndrome du “je ne sais pas où j’ai mis mes affaires”! »

Bien que les poches en série contribuent à la confusion du guide de Val-David, il sait apprécier une ouverture latérale ou au bas d’un sac pour un accès facile à son contenu. Ce détail aurait même un avantage en matière de confort et de sécurité. En effet, « F. X. » affirme que les ouvertures multiples favorisent une meilleure gestion des couches de vêtements. Si ouvrir son sac est trop compliqué, on tarde à changer son habillement ou à prendre une pause, une « paresse » qui peut avoir des conséquences au fil de la journée.

De son côté, pour rester organisé, « Alexis le randonneur » privilégie la séparation de son matériel dans de petits sacs. Le meilleur des deux mondes! Car tout ça l’aide bien sûr à minimiser le poids de son sac. « Plus de poches, ça veut dire plus de fermetures à glissière, et ça veut dire plus lourd. Et en rando, plus on est lourd, moins on est rapide », exprime Renée-Claude.

Mikaël Rondeau | © Sépaq
Alma Kismic | © Sépaq
Parc national de la Jacques-Cartier
Parc national de la Jacques-Cartier Mikaël Rondeau | © Sépaq
Auberge de montagne des Chic-Chocs
Auberge de montagne des Chic-Chocs Mikaël Rondeau | © Sépaq

À l’eau, le sac à dos

Inévitable, la pluie finit toujours par s’inviter en randonnée. En gérer les effets reste tout de même assez simple. Le couvre-sac imperméable est un accessoire fort pratique, selon nos pros. « Il m’a sauvé la vie plein de fois, illustre Alexiane. Pour moi, ce n’est pas un compromis à faire. »

François-Xavier ajoute que malgré une certaine résistance à la pluie des sacs de qualité, le fameux rain cover est bien utile. Il suggère de le choisir un peu plus grand que le sac à dos pour en faciliter l’utilisation et d’opter pour une couleur vive, une question de sécurité quand la météo se dégrade.

« Le couvre-sac est à considérer, mais il faut déterminer quel type de randonneur on est », avance pour sa part Renée-Claude. Selon elle, si l’on va dans un parc national pour une heure ou deux, ce n’est pas bien grave qu’il mouille un peu. « Un sac de poubelle à l’intérieur peut bien faire la job », nous indique-t-elle.

S’hydrater en courte rando

Bien que la quasi-totalité des sacs à dos sur le marché possède un espace pour insérer un sac d’hydratation avec tube, cette caractéristique n’est pas essentielle aux yeux de notre quatuor.

Certes, un sac-gourde place l’eau à un endroit facile d’accès, près du corps, et encourage les sportifs et sportives à boire davantage en toutes situations. Cependant, comme le fait remarquer Renée-Claude, un tel système rend difficile le suivi de notre consommation au fil de la journée. « C’est important d’avoir conscience de ce que l’on boit pour ne pas en manquer au mauvais moment! » explique-t-elle.

Pour la guide, les bouteilles facilitent ce suivi. De plus, elles sont plus simples et rapides à remplir dans le feu de l’action, se nettoient mieux et ne gèlent pas comme les tubes une fois l’hiver arrivé. Cela dit, Renée-Claude ne se gêne pas pour utiliser les deux systèmes, séparément ou ensemble, selon les circonstances.

Alexiane constate un autre avantage à choisir une simple bouteille. « Je suis plutôt du genre contemplative. Et pour moi, arrêter un moment pour prendre une gorgée devient le fun. Tu profites du paysage », décrit-elle.

Mikaël Rondeau | © Sépaq
Parc national de la Jacques-Cartier
Parc national de la Jacques-Cartier Mikaël Rondeau | © Sépaq

Une affaire d’ajustement

« Si l’on n’est pas bien, il n’y a pas de plaisir en randonnée », garantit Alexiane, dont la bonne humeur contagieuse sur les sentiers lui a valu le surnom de « Sunshine ». Et pour un sac à dos, le confort passe par un ajustement adéquat. D’abord, il faut choisir une taille adaptée à son gabarit : longueur du panneau dorsal, type de bretelles, position de la ceinture de taille… autant de détails à surveiller pour maximiser le confort.

Selon votre morphologie, regardez les modèles offerts dans les différentes sections des magasins. Avez-vous besoin de bretelles qui permettent de mieux dégager la poitrine? Quel format de sac est adapté à votre dos? Assurez-vous toujours que la ceinture de taille du sac tombe bien sur vos hanches. Renée-Claude avoue que c’est un critère particulièrement pertinent pour les personnes de plus petits gabarits.

Dos ventilé ou non? Une question de préférence, estime François-Xavier. « C’est bien en contexte estival », observe-t-il. Il nous met cependant en garde contre certains modèles dont l’armature arquée avec filet empiète sur l’espace de chargement, en plus de déplacer le centre de gravité du sac.

« Il faut aller les essayer », conclut Alexis, insistant sur le fait de rendre l’exercice le plus réaliste possible. Avec 10 ou 20 livres ajoutées au sac, les petits inconforts deviendront vite plus évidents. « En magasin, demandez à avoir des sacs de sable », propose le chroniqueur plein air. Sinon, vous pouvez faire des tests avec vos propres accessoires. Bref, il ne faut pas se gêner!

Le pas léger et le dos heureux en nature, vous vous remercierez certainement d’avoir pris le temps de si bien choisir votre partenaire de sentier.

Alma Kismic | © Sépaq
Thomas Tessier | © Sépaq
Alma Kismic | © Sépaq
Mikaël Rondeau | © Sépaq

Les incontournables de nos experts

François-Xavier Bleau, guide professionnel chez Karavaniers

Instagram : @fx_bleau

  • Trousse de premiers soins, incluant une attelle flexible SAM Splint (parfaite pour les foulures, notamment)
  • Couteau Opinel (utile pour les urgences… et pour couper le saucisson!)
  • Lunettes de soleil avec étui rigide
  • Crème solaire
  • Fourchette (« F.-X. » oublie souvent ses ustensiles, il la laisse donc toujours dans son sac)

Lorsqu’il accompagne un groupe, il ajoute entre autres :

  • Bâche
  • Couche chaude selon la saison et les circonstances (vêtements isolés, sac de couchage, etc.)
  • Moyens de communication adaptés à l’activité et à la région visitée (téléphone satellite et/ou radios bidirectionnelles)

Renée-Claude Bastien, enseignante et coordonnatrice du programme Guide en tourisme d’aventure du cégep de Saint-Laurent

Instagram : @renee_claude_bastien_guide

  • Trousse de premiers soins avec l’essentiel (principalement pour traiter ampoules, coupures et éraflures)
  • Coupe-vent imperméable
  • Moyen de communication approprié à l’endroit visité
  • Carte du sentier

En automne, Renée-Claude ajoute :

  • Lampe frontale (pour éviter de se faire surprendre par la noirceur qui s’installe plus tôt)
  • Vêtements plus chauds

Pour bien se préparer, elle suggère de consulter les fiches de la Trousse du randonneur de Rando Québec.

Alexiane Huard, mordue de randonnée ayant complété les 650 km de la portion québécoise du Sentier international des Appalaches (SIA) entre 2019 et 2021

Instagram : @alexiane.sunshine

  • Trousse de premiers soins (« La mienne est minuscule, mais ça peut te sauver la vie! » rappelle l’adepte de longue randonnée.)
  • Collations (fruits, biscuits, purée… peu importe le carburant. « Du sucré, ça fait du bien », assure celle qui raffole des Oreo dégustés au sommet.)
  • Eau
  • Coupe-vent (« Je ne pars jamais sans mon imperméable! » nous dit la sportive.)

Alexis Nantel, animateur de l’émission Alexis le randonneur et chroniqueur plein air à Salut Bonjour

Instagram : @alexislerandonneur

  • Filtre à eau compact (permet de transporter moins d’eau et de remplir sa bouteille au besoin à l’une des sources identifiées sur la carte avant de partir)
  • Briquet, sifflet et couteau (fidèle à la philosophie de l’aventurier Frédéric Dion, il ne part jamais sans ces trois outils incontournables pour signaler sa présence et allumer un feu)
  • Trousse de premiers soins
  • Vêtements appropriés à l’endroit et à la saison
  • Lampe frontale (en particulier à l’automne)

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