Observer les oiseaux : conseils de pro

En collaboration avec QuébecOiseaux

Le loisir ornithologique ne cesse de gagner en popularité. Au Québec, on compte près de deux millions d’adeptes qui nourrissent les oiseaux dans leur cour ou partent à la recherche d’espèces convoitées dans les parcs, boisés, milieux humides, habitats champêtres, etc. Bref, l’observation des oiseaux peut se faire n’importe où. Si vous êtes un nouvel amateur d’ornithologie, voici quelques conseils pour bien débuter.

Parc national de la Yamaska Parc national de la Yamaska
Parc national de la Yamaska Julie Audet | © Sépaq

L’équipement

Deux incontournables : de bonnes jumelles et un guide d’identification des oiseaux.

Optez pour des jumelles avec un grossissement de 8x à 10x, idéalement imperméables et dotées d’un traitement antibuée. Il en existe des modèles pour tous les budgets, mais prévoyez au moins quelques centaines de dollars. Il est recommandé de magasiner ses jumelles dans une boutique spécialisée, où le personnel qualifié pourra vous aider à faire le bon choix.

Il existe sur le marché une panoplie de guides d’identification, certains privilégiant les illustrations, d’autres les photos d’oiseaux. Avec ses nombreuses images de tous les plumages potentiellement observables (mâle, femelle, jeunes, etc.), Le Guide Sibley des oiseaux est depuis des années la bible des ornithologues.

Plusieurs guides sont aussi disponibles sous forme d’applications mobiles. En plus de ne pas prendre de place dans votre sac à dos, ces applications nichées dans votre téléphone contiennent plusieurs fonctionnalités très intéressantes, dont la recherche d’espèces au moyen de critères d’observation ou une bibliothèque de chants d’oiseaux, question de vous aider à identifier celle qui chante à tue-tête dans vos jumelles.

Lorsque vous serez bien accro, vous pourrez compléter votre trousse avec une lunette d’approche, utile pour observer les oiseaux depuis le bord d’un lac ou d’un milieu ouvert, ou un appareil photo avec téléobjectif.

Parc national de la Yamaska
Parc national de la Yamaska Julie Audet | © Sépaq
© Shutterstock

Et les mangeoires?

Les mangeoires sont très utiles pour attirer les oiseaux dans votre cour et faciliter leur observation. C’est aussi l’outil idéal pour initier les enfants. En revanche, certains impacts négatifs des mangeoires sont bien documentés : augmentation du taux de prédation, propagation de maladies, etc. C’est d’ailleurs pour ces raisons que vous ne trouverez pas de mangeoires dans le réseau des parcs nationaux de la Sépaq. Comme le mentionne René Charest, spécialiste en conservation à la Sépaq, « la mission des parcs nationaux est de conserver à l’état le plus naturel possible les milieux naturels et leur biodiversité, ce qui inclut les populations d’oiseaux. On ne souhaite pas favoriser une espèce au détriment d’une autre. Alors, quand on fait une belle observation, on est doublement content! »

Si vous installez une mangeoire dans votre cour, soyez conscient de ces impacts. Assurez-vous de la placer à l’abri des prédateurs et entretenez-la régulièrement. Optez pour une mangeoire à débit contrôlé, idéalement anti-écureuils, et privilégiez des graines comme le tournesol, les arachides ou le chardon. Évitez les sacs de mélanges de graines, qui contiennent beaucoup de graines que les oiseaux n’aiment pas et qu’ils vont simplement jeter au sol.

Parc national d'Opémican
Parc national d'Opémican Éric Deschamps | © Sépaq
Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides Émile David | © Sépaq

Savoir où aller (et quand y aller) pour trouver des oiseaux

Depuis quelques années, la plateforme eBird Québec a littéralement révolutionné le loisir ornithologique. Elle permet aux ornithologues de partout dans le monde de partager leurs découvertes et de conserver leurs statistiques d’observation. Divers outils donnent accès à ces données et vous permettront de savoir quels oiseaux ont été observés récemment dans votre région. Il est même possible de programmer une alerte pour être informé lorsqu’un oiseau que vous n’avez jamais observé vient d’être détecté dans votre région.

Vous pouvez aussi grossir les rangs d’un club d’ornithologie, où vous aurez accès à des conférences intéressantes, à un calendrier de randonnées guidées permettant de découvrir les bons sites d’observation dans votre région et à un forum de discussion entre les membres pour échanger des trucs, observations, etc. En devenant membre de QuébecOiseaux, vous recevrez le magazine qui vous donnera de l’information sur tout ce qui concerne le loisir ornithologique : comment aménager votre cour, les initiatives de conservation des oiseaux, etc.

Les réseaux sociaux sont un autre bon moyen de trouver des passionnés d’ornithologie avec qui échanger.

Voilà, vous êtes maintenant prêt à vous lancer! Avec le printemps qui est à nos portes et les premiers oiseaux migrateurs qui commencent déjà à se pointer le bout du bec, c’est le meilleur moment de s’y mettre.

Jean-Sébastien Guénette

À propos de Jean-Sébastien Guénette

Biologiste de formation, Jean-Sébastien a complété une maîtrise à l’Université de Moncton sur les seuils de tolérance des oiseaux forestiers à l’altération de leur habitat. Il a ensuite travaillé comme agent de recherche pour la Chaire de recherche du Canada en conservation des paysages, puis dans le domaine privé ainsi qu’à l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac. C’est en 2005 qu’il a accédé à la direction de QuébecOiseaux. En plus de l’ornithologie, à laquelle il voue une véritable passion, Jean-Sébastien s’intéresse beaucoup à la technologie, aux voyages et à la photographie.

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