À la découverte du ski hors-piste en Gaspésie

En collaboration avec Dinette Magazine

Il y a de ces aventures que l’on observe de loin, via la télé, sur le web ou si on est assez chanceux, avec des jumelles pointées vers la fenêtre. Curieux et admiratifs, on regarde ces aventuriers téméraires parcourir les territoires enneigés, arides, montagneux ou désertiques de la planète, en enviant leur audace de gravir des sommets au nom de la liberté, de l’exploration, et de la beauté aussi; leurs points de vue valant la grandeur de leur effort physique.

Réserve faunique des Chic-Chocs Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq

En entrant dans le parc national de la Gaspésie, c’est ce regard que je posais sur les skieurs hors-piste, ces petits points bleus, jaunes, verts et orangés en équilibre sur les crêtes. J’allais par contre bientôt traverser la fenêtre par laquelle je les observais pour faire une entrée dans leur monde, celui du ski de haute-route. C’est l’École de montagne du parc national de la Gaspésie qui allait rendre ce saut dans cet univers loin du mien possible, accessible et, surtout, sécuritaire.

À notre arrivée, on s’installe au salon-avec-vue-sur-les-montagnes. L’aventure débute par une session d’information au cours de laquelle on décrypte la carte de cet immense terrain de jeu conçu pour les amoureux de l’hiver et on apprend à faire bon usage de l’équipement, des peaux de phoque jusqu’au détecteur de victime d’avalanche. Un champ de pratique tout près de l’École est à la disposition des débutants comme des adeptes afin de simuler l’utilisation de ces détecteurs. Rassurant. Deux options s’offrent ensuite aux visiteurs de l’École voisine du Gîte du Mont-Albert : une ascension guidée par un expert afin de s’abreuver de ses connaissances en lecture de montagne ou une montée en autonomie complète.

Accompagnée de skieurs hautement expérimentés, je choisis cette deuxième option. Parce que bien que l’École facilite l’entrée dans le microcosme du ski de haute-route, l’expérience demande tout de même une grande aisance sur planche ou sur skis, une bonne endurance physique, une capacité rapide d’adaptation à un nouvel environnement et très peu d’orgueil – où la nature fait la loi, il est crucial de s’écouter et de rebrousser chemin quand le défi surpasse ses habiletés.

Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq

C’est le lendemain, à l’aube, que nous irons à la rencontre du Champ-de-Mars, une montagne accueillante servant souvent de point d’entrée pour les apprentis. Chaque soir, le Gîte du Mont-Albert se remplit de randonneurs venus raconter leur périple du jour autour de bières du coin et de plats concoctés sur place. À toutes les tables, les noms des montagnes résonnent. On parle du sommet du mont Hog’s Back, de la qualité de la poudreuse au mont Lyall, du soleil qui frappait la paroi du mont Vallières-de-Saint-Réal… Ici, du ski, on en mange, qu’on en soit à sa première ou à sa millième montée. Les conversations sont excitantes, stimulantes, la nuit sera courte, et c’est correct ainsi : plus tôt levés, plus tôt partis vers la découverte de ces terrains nouveaux.

Le matin venu, c’est avec un sac à dos rempli de collations et de vêtements de rechange que l’on attache les peaux à nos skis. À la file indienne, on apprivoise ce nouveau mouvement de glisse et le silence. C’est donc ici, en Gaspésie, que se cachait ce qu’on recherchait tous : la paix, la tranquillité. En chemin, on s’arrête à plusieurs reprises, pour s’abreuver ou pour se rappeler qu’on est au Québec, les paysages rappelant plutôt les images de la Suisse ou de la France. Une fois tout en haut, les sapins lourds de neige ayant fait place au spectacle d’un sommet nu, on retrouve ce qu’on ignorait avoir perdu : le sentiment incomparable d’être tout petit, et tout puissant à la fois. Humble face à cette grandeur, et fier devant la mission accomplie. Heureux mélange.

La descente offre plusieurs options aux skieurs : comme aucune piste n’a été dessinée, on laisse place à son intuition et à sa lecture de la montagne pour descendre à sa vitesse, dans la poudreuse. À ce moment, le silence se brise – des éclats de rire et des exclamations de joie résonnent à canon jusqu’au stationnement. La mélodie de la liberté.

Parc national de la Gaspésie
Parc national de la Gaspésie Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Réserve faunique des Chic-Chocs
Réserve faunique des Chic-Chocs Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Gîte du Mont-Albert
Gîte du Mont-Albert Mathieu Lachapelle | © Sépaq

Ce soir-là, c’est le corps fatigué, mais l’esprit léger qu’on entre dans l’un des chalets du lac Sainte-Anne, situé à quelques minutes à peine des monts. Alors que le soleil amorce à son tour sa descente, on s’installe confortablement dans nos chambres meublées d’un ou de plusieurs lits superposés. Au salon, on allume un feu dans le foyer pour réchauffer nos pieds et préparer le souper. Tout y est pour une soirée parfaite – une cuisine complète et confortable pouvant accueillir plusieurs amis, des voisins amoureux de l’hiver venus partager leurs récits de neige et de glace, et dehors, plus d’étoiles dans le ciel que nous n’en avons jamais vu. Ici, la nature sauvage côtoie le confort. 

Demain, une nouvelle montagne nous attend, avec sa personnalité et ses surprises. De nos voisins, on a appris le secret : le succès du ski de haute-route ne se cache pas dans la performance, mais dans sa capacité à ralentir pour contempler le paysage et savourer sa chance d’être là.

Comportements à adopter en ski de haute-route

On compte des milliers de visites par année sur le territoire. Chaque comportement nuisible peut causer des dommages permanents aux écosystèmes. Au parc national de la Gaspésie, la protection du caribou montagnard et des plantes arctiques-alpines est une priorité. Pour profiter longtemps de cette nature exceptionnelle, prenons-en soin.

Demeurez dans les zones autorisées*

Restez dans les secteurs ouverts et ne circulez pas dans les zones de préservation. À pied comme en ski, les déplacements menacent la survie des plantes et le mode de vie du caribou.

Ne nourrissez pas les animaux*

Gardez toute nourriture hors de leur portée. En les nourrissant, vous pourriez modifier leurs comportements naturels ou les rendre malades.

Contemplez la faune de loin

S’ils sont dérangés à répétition, les animaux pourraient changer leurs comportements, puis éprouver des difficultés à s’alimenter, à se reproduire et à communiquer entre eux.

Communiquez-nous vos observations

Rapportez toute observation du caribou au personnel du parc. Vous contribuerez ainsi à notre mission de protection de cette espèce emblématique.

Assurez-vous également d’avoir votre droit d’accès obligatoire.

* Le non-respect de la réglementation et des activités offertes constitue une infraction à la Loi sur les parcs et au Règlement sur les parcs.

Dinette Magazine

À propos de Dinette Magazine

Dinette, c’est un monde de découvertes, de recettes, de belles photos, de reportages inédits, d’illustrations sur mesure et d’entrevues. On y explore l’univers de l’alimentation d’un oeil épicurien par le biais de rencontres, d’échanges, et d’escapades. Dinette plonge le lecteur dans un univers où la nourriture se présente comme un médium pour exprimer sa spontanéité. On ne mange pas juste parce qu’il le faut, on mange parce que c’est une façon d’apprécier toute la beauté du monde.

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