Comment élever son jeu à la pêche

En collaboration avec Karine Husson

Pendant des années, une canne, quelques leurres et un pot de vers de terre ont suffi à vous combler. Vous lanciez votre ligne au pif et espériez que le poisson réponde à l’appel, profitant de la vue en attendant. Quel bonheur quand votre ligne se tendait! Envie de vivre l’excitation d’une belle prise plus souvent? Voici quelques pistes pour élever votre jeu d’un cran.

Réserve faunique La Vérendrye Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq

Psychologie 101

Il y a deux choses que les poissons aiment plus que tout : l’eau fraiche (plus riche en oxygène) et un garde-manger abondant. Voilà pourquoi ils affectionnent particulièrement les « structures » dans les plans d’eau. Pointes de terre, quais et ilots de végétation sont autant de lieux qui leur procurent de l’ombre, en plus d’abriter plusieurs espèces dont ils se régalent : écrevisses, sangsues, éphémères, larves d’insectes… Observez si de telles structures existent sur le lac, ce sont de bons points de départ pour lancer votre ligne.

La même logique s’applique aux rivières : les méandres, bosquets d’herbages, fosses et grosses roches permettent aux poissons de se nourrir, de se mettre à l’abri du courant et de ne pas gaspiller leur énergie.

Pêche à la mouche ou au lancer léger?

Si vous possédez les deux types d’équipement, vous vous demandez peut-être lequel choisir selon la situation. Suggestion : trainez toujours vos deux cannes et commencez par observer le plan d’eau. Si des poissons sautent à la surface, sortez votre canne à moucher. Sinon, pêchez au lancer léger ou prospectez à la traine.

Le moment de l’année a aussi son importance. En début de saison, quand les lacs viennent de dégeler et qu’il n’y a pas encore d’insectes en éclosion, la nourriture des poissons est plutôt vers le fond. Le lancer léger est alors à privilégier. (On peut tout de même pêcher à la mouche, mais en utilisant une soie « calante » qui permet au leurre de descendre plus bas.) À mesure que la saison progresse, les larves d’insectes, mouches, moustiques et sauterelles attirent les poissons en surface. La pêche à la mouche, avec sa présentation très naturelle des offrandes, est alors une bonne option.

En pleine canicule, après plusieurs jours de gros soleil, il est fort possible que les poissons cherchent l’ombre au fond de l’eau. Dans ces conditions, il est plus difficile de les faire réagir en présentant une offrande à la surface, surtout en milieu de journée. Optez plutôt pour le lancer léger, la pêche à la traine ou à la ligne morte.

Et rappelez-vous que le poisson est une créature capricieuse, impossible de prédire à 100 % comment il se comportera… Si ça ne fonctionne pas avec une technique ou un leurre, on change!

Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides Émile David | © Sépaq
Beside | © Sépaq
Steve Deschênes | © Sépaq
Beside | © Sépaq

Qu’est-ce qu’on accroche au bout de la ligne?

On appelle appât ce qui est vivant (vers ou sangsues), tandis que les leurres sont artificiels. Il en existe une panoplie, dont la forme, la taille, le poids, la couleur et le fonctionnement varient. L’idée est d’imiter avec précision la nourriture préférée des poissons. En début de saison, leurs proies sont généralement foncées. Les leurres dans les tons de noir, brun ou vert forêt sont donc bien adaptés. Plus l’été s’installe, plus les insectes apparaissent et plus on peut sortir nos leurres colorés. Mais ce n’est pas une règle absolue : avant tout, il faut observer et prospecter le plan d’eau pour voir à quoi les poissons répondent le mieux ce jour-là.

Un bon truc quand vous venez pêcher dans les destinations de la Sépaq : arrêtez-vous au poste d’accueil et posez des questions au personnel sur place. En plus de connaître les plans d’eau comme le fond de leur poche, ces experts échangent avec plein d’autres pêcheurs et peuvent donc vous fournir de précieux conseils. La plupart du temps, les leurres les plus prometteurs sont aussi vendus sur place.

Sonder les profondeurs du lac

Comment savoir à quelle profondeur se tient le poisson? Si vous pêchez dans une embarcation à moteur, le plus simple est de vous équiper d’un sonar, précise André Arteau, technicien en information à la Sépaq et amoureux de la pêche depuis plus de 35 ans. « On en trouve désormais des modèles abordables et très efficaces. Le mien a coûté une centaine de dollars et il me rend de fiers services depuis 10 ans. Ce n’est pas le sonar qui fera mordre le poisson, mais cet outil permet de savoir à quelle profondeur présenter son leurre. » C’est d’ailleurs une excellente suggestion de cadeau, à offrir ou à demander…

En l’absence de sonar, on y va par essais et erreurs. Placez votre leurre à une certaine profondeur et pêchez à la traine. Pas de résultat après 15 à 30 minutes? Essayez une autre profondeur.

Pêcher à la mouche en rivière

En rivière, pêcher à la mouche comporte un défi supplémentaire : le courant. On gagne donc à viser un endroit plus tranquille, une fosse par exemple. Ici encore, le choix des mouches dépend de la nourriture naturellement présente dans l’environnement. Faites plusieurs essais pour voir ce qui fonctionne. (Psitt! Si l’art des nœuds n’est pas votre passe-temps favori, vous serez heureux d’apprendre qu’il existe des mouches munies d’une attache individuelle, qu’on noue une seule fois au début de la saison, pour ensuite pouvoir l’accrocher et la décrocher aisément.)

Est-il préférable de pêcher depuis la rive ou les pieds dans l’eau? Quand le courant n’est pas trop fort, André Arteau aime bien enfiler ses cuissardes et entrer dans la rivière. « C’est l’idéal pour lancer, parce qu’on a plus de dégagement. On a aussi une meilleure vision et on couvre plus de territoire. En plus, ça permet d’aller dans des endroits stratégiques auxquels on n’a pas accès à partir du bord. L’important, c’est de ne pas entrer dans l’eau directement dans ces endroits stratégiques : c’est la mouche qui doit se déposer là, pas nos pieds. »

À découvrir : La rivière à saumon du secteur Rivière-Madeleine dans la réserve faunique des Chic-Chocs!

Sépaq Anticosti
Sépaq Anticosti Beside | © Sépaq
Réserve faunique Mastigouche
Réserve faunique Mastigouche Steve Deschênes | © Sépaq
Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides Émile David | © Sépaq
Réserve faunique du Saint-Maurice
Réserve faunique du Saint-Maurice Émile David | © Sépaq

Vive la pluie!

Plusieurs sont déçus quand la pluie se met de la partie. Pourtant, c’est un excellent moment pour aller pêcher! En plus d’abaisser la température, les pluies abondantes font monter le niveau de l’eau et provoquent un apport de nourriture supplémentaire charrié par les affluents. Les conditions gagnantes sont alors réunies pour que les poissons soient très réactifs, comme l’affirme avec enthousiasme André Arteau. « J’ai fait mes plus belles pêches sous la grosse pluie. Quand ça mord, on oublie qu’il pleut, parce qu’on n’est pas en train d’attendre : on est dans l’action! » Il évoque notamment un voyage à la réserve faunique Ashuapmushuan, l’été dernier. Il pleuvait à boire debout, au point de devoir écoper la chaloupe aux cinq minutes. Mais cette journée-là a été la plus trippante de sa saison : à chaque lancer, un doré mordait! Ne vous laissez pas intimider par les caprices de la météo, il suffit souvent de prévoir un imperméable, de s’habiller en multicouche et de remplir son thermos pour vivre des moments magiques.

En vrac

  • Le début de la saison est propice aux grosses prises, car l’eau est fraiche et la nourriture peu abondante. Les poissons sont donc actifs et ils ont faim, des conditions gagnantes pour la pêche. Alors, enfilez votre tuque et vos gants, la nature est magnifique au printemps!
  • Avant de manger vos prises, examinez le contenu de leur estomac. Petits poissons? Écrevisses? Insectes? En ayant une meilleure idée de leur repas préféré à cette période de l’année, vous pourrez raffiner votre imitation la prochaine fois que vous garnirez votre hameçon.
  • Après avoir mis de la crème solaire ou du chasse-moustique, prenez soin de nettoyer vos mains avant de manipuler votre équipement. Les poissons ont un bon odorat et ces parfums ne les attirent pas.
  • Ils possèdent aussi un excellent détecteur de mouvement. Par temps ensoleillé, surtout si l’eau est claire et peu profonde, évitez de trop vous approcher de l’endroit où se tiennent les poissons. Le mouvement sec de votre bras lors du lancer peut suffire à les faire fuir…
  • En traversant l’eau vers la profondeur, la lumière se décompose et perd graduellement les couleurs de son spectre. D’abord le rouge, puis l’orange, le jaune, le vert et le bleu. L’indigo et le violet sont les dernières couleurs que perçoivent les poissons situés au fond. C’est bon à savoir quand vient le temps de choisir son leurre ou sa cuiller.
  • Pour augmenter votre taux de succès, la Sépaq a conçu des cartes bathymétriques indiquant les sites de pêche favorables sur quelque 500 lacs parmi les plus populaires du réseau. Au total, plus de 2 850 endroits précis ont été identifiés par nos guides d’expérience. Une première dans l’industrie! Ces cartes sont gratuites, vous pouvez les télécharger en ligne.

Karine Husson

À propos de Karine Husson

Née en Abitibi au milieu des épinettes (et des mouches) noires, Karine a passé son enfance dans le bois, aux côtés d’un père chercheur d’or qui lui a fait découvrir les mille et un visages de la nature sauvage. Après une quinzaine d’années en agence de publicité, elle a décidé de changer de rythme pour pouvoir passer plus de temps… dehors. Elle vit aujourd’hui au Mont-Sainte-Anne et partage ses journées entre ses chiens, ses chevaux, ses skis et son vélo. Le reste du temps, elle déniche de belles histoires à raconter et met sa plume – ou son clavier – au service de sujets porteurs de sens.

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