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Ce secteur giboyeux du massif des Laurentides, fréquenté avant la fin du 19e siècle par les Montagnais et les Hurons-Wendat, devient en 1890 le réputé club privé de chasse et de pêche Club La Roche, sous la direction de monsieur William Hume Blake. Ce club a été créé par quelques riches villégiateurs américains et ontariens qui ont comparé les couleurs et les textures de la végétation nordique à la splendeur des jardins à l'anglaise. Ces occupants conservèrent leur privilège jusqu'en 1968.
En 1895, le parc des Laurentides, dont les Grands-Jardins constituait la partie située à l'est, est créé et Thomas Fortin, coureur des bois de Saint-Urbain, est désigné comme premier officier représentant le gouvernement et responsable de la délimitation du périmètre du parc.
C'est en 1981 que le gouvernement du Québec établit son premier réseau de parc de conservation et que le parc des Grands-Jardins se voit accorder ce statut.
En 1988, l'UNESCO enchâsse le parc national des Grands-Jardins au coeur de la réserve de la biosphère de Charlevoix, consacrant ainsi sa vocation internationale comme élément essentiel à la conservation de la biodiversité de ce site exceptionnel.
Le parc national des Grands-Jardins fait partie du Bouclier canadien au sein de la province tectonique de Grenville. Il est aussi inclus dans la région naturelle du massif des Laurentides du nord de Québec.
Un phénomène particulier a frappé la région de Charlevoix il y a 360 millions d'années. Une météorite de 2 km de diamètre a touché le sol à plus de 20 km/s, s'enfonçant 5 km sous la surface. Ce cratère est aujourd'hui bien visible du sommet du mont du Lac des Cygnes, un mont qui est lui-même à l'enceinte nord-ouest de la dépression de 54 km de diamètre.
Le parc est parsemé de formes liées à la dernière glaciation, un paysage qui évoque bien ce que l'on retrouve dans le Grand Nord québécois. On retrouve des formes liées à la progression du glacier (ex. la vallée en auge et les blocs erratiques du Gros-Bras et du mont du lac des Cygnes,) ainsi qu'à l'arrêt du glacier (ex. moraine frontale) et des formes liées à son retrait (terrasse de Kames, Kames, kettles, eskers, etc.).
Plus de 120 plans d'eau sont présents sur le territoire du parc, la plupart d'origine glaciaire. Ils représentent
Le massif des Laurentides jouit d'un climat continental de montagne, soit un climat plus froid et humide que les régions environnantes. Bien que tout le massif soit la plupart du temps balayé par des vents en provenance du sud-ouest, des masses d'air froid en provenance du nord et de l'ouest sont aussi fréquentes. Les masses d'air qui passent au-dessus du massif s'y trouvent souvent emprisonnées et les précipitations y sont donc très fréquentes. Cependant, la plupart des hauts sommets du massif se trouvent à l'ouest du parc et ils créent un effet orographique, c'est-à-dire une barrière montagneuse. Le climat dans le parc pourrait donc y être plus sec qu'à l'intérieur du massif ce qui expliquerait une fréquence plus élevée de feux.
Il règne, dans certains secteurs du parc, des conditions climatiques sévères, comme en font foi les études réalisées par le Centre d'études nordiques de l'Université Laval qui révèlent qu'à certains endroits, le nombre maximal de jours consécutifs sans gel est de 15. Ce phénomène s'appelle cuvette de gel. Les conditions climatiques difficiles, les sols pauvres et les différentes perturbations (feux et épidémies d'insectes) ont contribué à l'établissement d'un couvert forestier très ouvert, constitué essentiellement d'épinettes noires. Ils ont aussi contribué à l'établissement de plusieurs colonies de lichen qui tolèrent bien la sécheresse et l'acidité des sols tout comme un bon nombre d'éricacées, tels le kalmia à feuilles étroites et le lédon du Groenland. Incluse dans le grand écosystème qu'est la forêt boréale, la pessière à lichen que l'on rencontre dans le parc ne devrait se rencontrer qu'au nord du 52e parallèle, soit à 500 km plus au nord!
Les secteurs du Pied-des-Monts et du Mont-du-Lac-des-Cygnes abritent plutôt des forêts de peupliers faux-tremble, de bouleaux blancs et de sapins baumiers, des espèces qui succèdent à plusieurs perturbations, dont les épidémies d'insectes, les feux et, dans le cas du Pied-des-Monts, à l'utilisation du sol par des agriculteurs au début des années 1900.
Les hauts sommets du contrefort sont caractérisés par la présence d'une végétation arctique-alpine et de conifères aux formes typiques des milieux où prévalent des conditions climatiques extrêmes (forme prostrée, en bougeoir, en drapeau, etc.).
À la fois méridionale et boréale, la faune du parc est diversifiée. Tétras du Canada, faucon, mésange, ours noir, orignal, loutre, castor, lynx, loup, omble de fontaine et chevalier sont des habitants permanents au sein du parc. De même, plusieurs espèces d'amphibiens; grenouille des bois, grenouille du nord, salamandre à deux lignes et plusieurs espèces de micromammifères occupent un ensemble diversifié d'habitats que l'on retrouve dans le parc.
Le parc national des Grands-Jardins a d'abord été fréquenté par des villégiateurs anglais, en visite dans la région de Charlevoix, venus pratiquer la chasse au caribou. Lorsque la chasse a dû cesser, faute de caribous, la pêche a alors pris une place importante dans les activités des Grands-Jardins. Le Murray River fishing Club aussi appelé le Club La Roche, a été l'un des plus importants clubs privés de l'histoire du parc. La présence d'anciens camps de chasse et de pêche, tels que le Château-Beaumont, le Sainte-Anne, les Caribous et les Bois-verts témoignent tous de cette époque où Thomas Fortin, William Hume-Blake ainsi qu'un grand nombre de familles accueillaient des visiteurs venus de loin pour profiter de ce territoire giboyeux.
Un chemin d'hiver achevé en 1850, reliant Saint-Urbain à La Baie, donne pour la première fois un accès direct par voie terrestre au secteur. Des abris construits le long du chemin servent d'étapes aux voyageurs et, parfois, aux postiers, aux chasseurs et aux pêcheurs. La route 381, qui traverse la partie est du parc, est construite sur le tracé d'une ancienne piste qui reliait Baie-Saint-Paul à La Baie. Aujourd'hui, la route du «petit parc», comme on l'appelle communément, constitue un lien entre la région du Saguenay et celle de Charlevoix.
Bien que les activités forestières aient cessé à la création du parc en 1981, on en retrouve encore aujourd'hui des traces : forêts en régénération, barrages de drave, débris de billots dans le lit des rivières et artefacts d'anciens camps qui servaient à abriter bûcherons et draveurs.
Année de création : 1981
Superficie : 319 km2
Périmètre : 123 km
Fréquentation annuelle : 75 000 jours-visites
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