Qu'est-ce que le PSIE?
Objectifs et principes de base
Le but du Programme de suivi de l'intégrité écologique (PSIE) est le suivant :
Suivre l’évolution du niveau d’intégrité écologique des parcs nationaux du Québec.
De ce but découlent 3 objectifs spécifiques :
- Évaluer l’efficacité globale des principes de gestion en regard de la mission de conservation.
- Détecter l’existence ou l’apparition de situations anormales et adopter des mesures correctives ou d’atténuation, lorsqu’applicables.
- Diffuser l’information sur l’évolution de l’état de santé des parcs auprès des autorités gouvernementales, des partenaires, des usagers et du public en général.
Mais qu’est-ce donc que cette intégrité écologique que l’on suit? Trois attributs sont utilisés pour décrire l’intégrité d’un écosystème, soit sa composition, sa structure et ses fonctions. Ces trois attributs interagissent entre eux, si bien qu’une modification de l’un d’entre eux est susceptible de modifier les deux autres. Lorsque ces trois attributs possèdent encore leurs propriétés initiales, c'est-à-dire qu'ils évoluent sans influence humaine significative, on considère que l'intégrité de l'écosystème est intacte ou inaltérée.
Un questionnement complexe s’amorce donc : pour un territoire donné en un temps donné, comment devraient être les attributs d'un écosystème pour que l'état de celui-ci soit considéré comme inaltéré? Et quelles sont les conditions de référence? Y répondre implique une connaissance approfondie des caractéristiques primaires que devrait présenter le territoire et des processus écologiques naturels qui doivent (ou auraient dû) y prendre place. Il faut aussi connaître l'historique et les effets des activités anthropiques qui ont amené les écosystèmes à ce qu'ils sont aujourd'hui. Ces questions sont pertinentes, mais les réponses sont difficiles à obtenir, tout autant qu'un consensus sur celles-ci. C'est pour contourner les obstacles issus de ces questionnements que le PSIE se résume à suivre « l'évolution du niveau d'intégrité écologique » des parcs nationaux du Québec. Ce concept de « niveau d'intégrité écologique » est à la base de tout le programme. À partir de ce concept, on considère que, moins un milieu est altéré par les activités humaines, plus haut sera son niveau d'intégrité écologique. Le PSIE vérifie uniquement le sens (positif ou négatif) vers lequel les mesures de l'indicateur se déplacent temporellement et donc si le niveau d'intégrité écologique traduit par l'indicateur est en hausse ou en baisse. Ainsi, l'état de ce qui est mesuré n'est pas jugé « bon » ou « mauvais », cet état ne se référant à aucun seuil de qualité. C'est plutôt l’évolution de la situation, en fonction de l'influence des activités humaines, qui sera jugée et qualifiée comme positive ou négative.
Pour tenter de répondre à cet objectif de suivi de l’évolution du niveau d’intégrité écologique des parcs, le PSIE se base sur des indicateurs. Par définition, un indicateur est un outil d'analyse et d'évaluation de paramètres sélectionnés permettant de simplifier l'information découlant de phénomènes complexes et d'en faciliter la compréhension. Pris ensemble, ils permettent de dresser un portrait de la situation de l’intégrité écologique au sein d’un parc et serviront aux équipes des parcs pour évaluer leurs modes de gestion et les améliorer. Il existe différents types d’indicateurs. Ils peuvent viser, par exemple, l’état de caractéristiques physiques ou chimiques du milieu, le suivi d'une espèce ou d'un groupe d'espèces, ou encore l’importance de facteurs de stress en lien avec des infrastructures. Idéalement, un programme de suivi ferait appel à un très grand nombre d'indicateurs afin d’assurer le suivi de toutes les composantes, structures et fonctions d'un écosystème. Toutefois, il serait illusoire de pouvoir compter sur les ressources nécessaires pour réaliser tous ces suivis. Il s’agit alors de déterminer des indicateurs pertinents et réalisables permettant d'échantillonner les paramètres les plus représentatifs de la condition d’ensemble des écosystèmes.
Les indicateurs n’ont pas tous la même portée. Certains traitent d'éléments globaux qui ont une incidence significative sur l'ensemble du territoire. D’autres ont une portée plus limitée, mais permettent de suivre certains attributs qui échappent aux indicateurs globaux. Un effort a donc été fait pour retenir un ensemble d’indicateurs généraux et spécifiques, de différentes échelles écologiques et spatiales, afin de représenter le mieux possible les attributs des écosystèmes des parcs.