Blogue de conservation

Le comportement fratricide du pygargue à tête blanche

8 novembre 2016


À l’hiver 2014, l’équipe du parc national du Lac-Témiscouata installait une caméra dans un nid de son animal emblème, le pygargue à tête blanche. Depuis 3 ans maintenant, la caméra retransmet des images du nid, permettant de suivre le couple nicheur et de documenter le comportement de l’oiseau.

Que le plus fort l’emporte

Le 30 mai dernier, la caméra placée au nid a capté des images saisissantes. Le plus gros des 2 oisillons s’attaquait au plus petit. Les oisillons sont nés aux alentours du 10 mai. Dès le début, nous avons observé qu’un des aiglons recevait davantage de nourriture. Rapidement, cet oisillon est devenu plus gros, jusqu’à environ 2 fois la taille du plus petit. Alors âgé d’environ 20 jours, le plus gros oisillon a commencé à attaquer le plus petit à coups de bec et à le piétiner. Le lendemain, l’oisillon ne bougeait plus, et 2 jours plus tard, il avait disparu du nid.

Un comportement normal

Ce comportement est bien documenté chez différentes espèces d’oiseaux, dont le pygargue à tête blanche. Cela permet de favoriser les individus les plus forts, afin d’assurer le maintien de l’espèce. Le nid du pygargue contient souvent 2 œufs qui vont éclore à 1 ou 2 jours d’intervalle. Souvent, c’est le premier oisillon à percer sa coquille qui a le plus de chance de survie. Le comportement a lieu dans les 20 premiers jours après l’éclosion. Les parents n’interviennent normalement pas, mais il peut arriver qu’ils préviennent le comportement en séparant les oisillons, en intervenant physiquement, ou en distrayant les petits.

Le succès de reproduction

Cette année, bien qu’il y ait eu 3 œufs au nid, 1 seul a donc survécu. Il est par contre possible que 2 oisillons survivent. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit l’an dernier. Depuis les débuts des observations de nidification du pygargue au Parc national du Lac-Témiscouata en 2011, 9 oisillons ont été observés, pour un succès de reproduction moyen de 1,8 aiglon par année. Un total de 9 nids ont été observés par le passé dans le parc, mais seulement 3 sont confirmés à l’heure actuelle.


Samuel Moreau est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national du Lac-Témiscouata. moreau.samuel@sepaq.com


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