Blogue de conservation

Coup de pouce à la repousse!

3 mai 2016


Depuis 2007, l’équipe de Madame Line Rochefort, de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, cherche la meilleure technique pour accélérer la restauration végétale des bancs d’emprunt au parc national des Grands-Jardins.

Réparer les cicatrices du passé

On compte plus de 100 bancs d’emprunt dans le parc national des Grands-Jardins, créés par l’extraction de sable et de gravier pour la construction de routes. Plusieurs d’entre eux ne sont plus utilisés depuis 40 ans. La recolonisation par la végétation de ces espaces peut prendre plusieurs dizaines d’années. Les conditions de croissance y sont difficiles et de surcroît, la topographie et l’altitude du parc lui confèrent une courte saison de croissance et des conditions climatiques rigoureuses.

Identifier les meilleurs candidats

De 2007 à 2012, les chercheuses ont d’abord identifié les types de plantes colonisatrices des bancs d’emprunt et les contraintes à leur croissance. Les lichens, les bryophytes (ou mousses), le thé du Labrador et l’épinette noire poussent sur ces sites, mais sont limités par la faible quantité d’eau et de nutriments des sols. Conclusion : les bryophytes et les lichens sont les meilleurs candidats pour la restauration en raison de leur résistance à la déshydratation et de leur besoin restreint en nutriments.

Figure 1 Mousses et lichens

Accélérer la croissance

Avec ces résultats, le deuxième objectif fut de reconstruire le couvert végétal afin de favoriser le rétablissement des plantes vasculaires. La technique de transfert de matière végétale est l’une des plus prometteuses pour le parc. La transplantation de mottes de terre, remplies de racines et de graines prêtes à germer, créée des microsites favorables à la croissance et améliore la retenue de l’eau. Le résultat est rapide et surprenant : la reprise végétale est observable dès l’année suivante! Au parc, cette technique de transfert de matière organique a été utilisée pour l’aménagement du centre de découverte et de services Arthabaska et pour la réfection de la route 60.

Figure 2 Parcelles de restauration végétale dans un banc d’emprunt

Figure 3 Épandage d’engrais à la main sur une parcelle de restauration végétale


Mireille Boulianne est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Grands-Jardins. boulianne.mireille@sepaq.com

Line Rochefort est professeure-chercheuse au département de phytologie à l’Université Laval.

Sandrine Hogue-Hugron est professionnelle de recherche à l’Université Laval, laboratoire de Line Rochefort.

Marie-Ève Marin est étudiante à la maîtrise en biologie végétale à l’Université Laval.

Photos: Adine Séguin, parc national des Grands-Jardins, Sépaq.


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