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Blogue de conservation

Un réseau impressionnant de lacs et de ruisseaux!

19 April 2016


Lors de votre randonnée au parc national du Mont-Saint-Bruno, une étonnante surprise vous attend : 5 lacs y sont enclavés! Ces lacs sont reliés par un important réseau de ruisseaux et d’étangs où une multitude de plantes et d’animaux y trouvent refuge. Ces milieux humides ont une très grande valeur écologique et sont au cœur de nos préoccupations.

5 lacs enclavés au cœur d’une Montérégienne!

Des 9 Montérégiennes, le mont Saint-Bruno possède l’hydrographie la plus développée. En effet, le parc compte 5 lacs (Seigneurial, des Bouleaux, à la Tortue, du Moulin et des Atocas) et un important réseau de ruisseaux et d’étangs. Ces lacs ont été créés lors du passage d’un glacier qui a creusé des trous dans la roche et dans lesquels l’eau s’est naturellement accumulée. Les lacs présentent tous des caractéristiques semblables, soit des profondeurs relativement faibles, une température de l’eau élevée et une abondante végétation aquatique. Ce sont des eaux particulièrement propices pour diverses espèces de poissons telles que la perchaude, le crapet-soleil et la barbotte brune. Les eaux du parc se déversent dans divers ruisseaux qui alimentent la rivière Richelieu.

Figure 1 Vue aérienne du lac des Bouleaux

Le lac des Atocas, un spécimen rare en Montérégie!

Situé dans une zone de protection extrême, le lac des Atocas, d’une superficie d’à peine 0,68 ha, est en réalité une tourbière! Il s’agit d’un milieu mal drainé, acide, peu oxygéné et dans lequel on retrouve beaucoup de matière organique. Les nénuphars jaunes dominent les eaux et les rivages sont tourbeux. Il n’y a pas de poissons, mais les grenouilles, tritons verts et libellules y vivent en abondance. D’ailleurs, c’est dans ce minuscule milieu qu’en juin 2012, on a découvert une nouvelle espèce de libellule au Québec, soit l’æschne des nénuphars. Et nous sommes certains qu’au fil des ans, le lac des Atocas nous réservera d’autres belles surprises !

Figure 2 Le lac des Atocas

Une surveillance accrue de nos lacs

À la fin de l’hiver, juste avant que le lac dégèle, nous mesurons le pH de nos lacs. L’acidité d’un lac, que l’on évalue à son pH, est un indicateur important sur la santé du lac, car s’il y a une diminution au niveau du pH de l’eau, donc une acidification, cela peut avoir des effets négatifs sur la faune et la flore aquatique.  Par exemple, l’acidification d’un lac peut diminuer la quantité des petits organismes qui vivent dans l’eau et, par le fait même, avoir un impact négatif sur les populations de poissons et d’oiseaux qui s’en nourrissent. Depuis plus de 10 ans, nos données démontrent une stabilité au niveau du pH de nos lacs.

Nous participons également au programme Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Ce programme vise à vérifier l’évolution d’un lac à travers le temps. En mesurant la qualité de l’eau, nous vérifions que le processus de vieillissement d’un lac se fait de façon naturelle et non via un phénomène associé aux activités humaines.

De plus, afin de préserver l’eau des lacs, nous avons aménagé des belvédères afin de permettre aux visiteurs d’admirer de plus près ces joyaux, tout en assurant la protection de la végétation riveraine.

Figure 3 Prise d’échantillon d’eau dans le cadre du programme de suivi des lacs


Nathalie Rivard est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national du Mont-Saint-Bruno. rivard.nathalie@sepaq.com

Photos: Michel Tanguay, Mathieu Dupuis et Donald Rodrigue.


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