Ça passe ou ça casse?
28 February 2017
Plus d’une décennie après sa construction, est-ce que les poissons réussissent encore à franchir une passe migratoire aménagée en roches? C’est l’expérience qui a été réalisée cet automne sur le lac Arthabaska, au parc national des Grands-Jardins.
Le barrage Arthabaska et sa passe migratoire
Depuis 1972, un barrage est érigé à l’extrémité sud du lac Arthabaska. Autrefois en bois, il a été complètement reconstruit en 2004 sous forme de déversoir en enrochement par le Centre d’expertise hydrique du Québec. Pendant sa modification, une passe migratoire en roches a été construite à même le barrage. Aujourd’hui cependant, on constate que l’aménagement a beaucoup changé. Les roches se sont déplacées et beaucoup d’entre elles se sont entassées en aval et dans les bassins.
Figure 1. Barrage Arthabaska, Mireille Boulianne
La méthode de « capture-marquage-recapture »
En septembre 2016, nous avons reproduit le même protocole que celui utilisé en 2004 pour valider l’utilisation de la passe migratoire. La première étape consistait à capturer des poissons. Pour ce faire, un filet avec une cage de rétention a été placé dans le lac Arthabaska.
Pendant ce temps, un autre dispositif était installé sur la passe migratoire. En amont de celle-ci, on retrouvait un filet, et en aval, un bassin de rétention pour les poissons.
Ainsi, une fois les poissons capturés, ils étaient marqués et mesurés puis déposés dans le bassin de rétention au bas de la passe migratoire. C’est là que le test commençait!
Figure 2. Installation du filet de capture dans le lac Arthabaska, Adine Séguin
Figure 3. Filet de capture en amont de la passe migratoire, Adine Séguin
Figure 4. Bassin de rétention en aval de la passe migratoire, Mireille Boulianne
Ça passe?
Après 8 jours, 15 ombles de fontaine marqués avaient franchi la passe migratoire. Nous avions déposé 150 poissons dans le bassin, c’est donc un taux de montaison de 10 %. Nous pouvons donc dire que même dans l’état actuel, la passe migratoire est franchissable. Certains aménagements pourraient toutefois la rendre plus optimale. C’est ce qu’il faudra évaluer avec les responsables concernés.
Merci à l’équipe de la Direction de la gestion de la faune de la Capitale-Nationale-Chaudière-Appalaches du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et à la Fondation de la faune du Québec pour sa collaboration financière.
Adine Séguin est garde-parc technicienne au parc national des Grands-Jardins.
Mireille Boulianne est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Grands-Jardins. boulianne.mireille@sepaq.com
Photo de couverture: Adine Séguin