Blogue de conservation

Une érablière âgée de 3680 ans!

9 février 2016


On connait maintenant un peu mieux les érablières du parc national des Monts-Valin. Des relevés récents démontrent qu’elles sont présentes depuis longtemps et qu’elles sont légèrement différentes des érablières de la région de la Beauce.

Une présence surprenante

La présence d’érablières au parc national des Monts-Valin suscite l’étonnement et bien des questions. Les érablières à bouleau jaune du parc se situent en effet à la limite nord de leur aire de répartition. Les trois érablières qui ont été retrouvées au parc sont situées sur les flancs du mont Valin à des altitudes plus élevées que les autres érablières de la région. On ne peut pas encore expliquer la présence de ces milieux forestiers dans un environnement aussi particulier. Les érablières retiennent l’attention des chercheurs et des responsables du parc qui y voient un enjeu de conservation important.

Figure 1 Érablière

Comparer pour mieux comprendre

Afin de mieux comprendre et d’expliquer la présence des érablières au parc, Émilie Dussault-Chouinard, une finissante au baccalauréat en biologie de l’Université du Québec à Chicoutimi a comparé les assemblages de plantes qu’on retrouve dans les érablières du parc à ceux des érablières de la région de la Beauce. Il y a moins d’espèces de plantes dans les érablières du parc que dans les érablières de la Beauce. Quand une espèce de plante est présente dans les érablières du parc, elle est moins abondante que lorsqu’elle est présente dans les érablières de la Beauce. Les érablières du Saguenay-Lac-Saint-Jean montrent un couvert arbustif plus important alors que les herbacées sont plus présentes dans les érablières de la Beauce.

La découverte de l’année au parc

En récoltant de fines particules de charbon enfouies dans le sol, elle a aussi déterminé, à la suite d’une datation au carbone 14, que l’érablière située près du lac des Pères est présente à cet endroit depuis au moins 3680 ans. Ce ne sont évidemment pas les mêmes arbres qui sont là depuis tout ce temps, mais il y a des érables à cet endroit depuis 3680 ans ! Cela ne permet pas de confirmer l’hypothèse selon laquelle les érablières se seraient installées au Saguenay-Lac-Saint-Jean au cours de la période d’envahissement marin, mais ça démontre clairement que les érablières sont présentes depuis très longtemps.

Un jeune parc rempli de vieilles forêts

Après les vieilles forêts de la vallée des Fantômes, on apprend maintenant que les érablières du parc national des Monts-Valin sont présentes sur le territoire depuis longtemps. Parce qu’elles changent la perspective temporelle de la forêt Valinoise, ces nouvelles connaissances apportent une autre vision de ce territoire protégé et ajoutent certainement à son unicité !

Références

Dussault-Chouinard, E. 2015. Détermination de l’origine des érablières du Saguenay-Lac-St-Jean. Mémoire de fin d’études. Université du Québec à Chicoutimi. 45 p.


Émilie Dussault-Chouinard est finissante au baccalauréat en biologie à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Hubert Morin est professeur au département des sciences fondamentales à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Claude Pelletier est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Monts-Valin. pelletier.claude@sepaq.com

Photos: Mathieu Dupuis, Ariel-Ferland-Roy et Claude Pelletier.


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