Un fleuve et des poissons
31 January 2017
Grâce au Fonds Parcs Québec et à la collaboration du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), un projet ayant comme objectif de mettre à jour nos connaissances sur les espèces de poissons fréquentant les eaux du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du parc national des Îles-de-Boucherville a été réalisé à l’été 2016.
Parfaire nos connaissances
Le parc national des Îles-de-Boucherville fait partie d’un archipel au cœur du fleuve Saint-Laurent, son écosystème est complexe et diversifié et ses chenaux regorgent de vie. Les eaux du fleuve y sont poissonneuses et la pêche de plus en plus populaire. Les connaissances sur les espèces de poissons vivant à la hauteur du parc national provenaient essentiellement des bases de données historiques du MFFP. Nous avons donc élaboré un projet ayant pour objectif principal d’améliorer nos connaissances sur les espèces de poissons présentes et de vérifier la présence d’espèces à statut particulier et d’espèces exotiques envahissantes.
Figure 1. Travaux terrain effectués dans le cadre du projet, Mathieu Francoeur
19 stations de pêche
C’est entre le 15 et le 18 août 2016 que nous avons installé et levé des filets. Les efforts de captures ont été concentrés aux extrémités des différents chenaux du parc. Afin d’augmenter les chances de capturer un maximum d’espèces, 4 engins de pêche différents ont été utilisés, soit le filet maillant expérimental, le verveux, la seine coulissante et la seine de rivage. Au total, 19 stations ont été échantillonnées. Les poissons capturés étaient identifiés, mesurés et remis à l’eau sur place dans la majorité des cas. Toutefois, lorsque l’identification de l’espèce était impossible sur place, le spécimen était apporté au laboratoire du MFFP de Longueuil, pour validation.
Figure 2. Localisation des stations d’inventaire des poissons, Jessica Dubé
Des résultats encourageants
Suite aux efforts de pêche, c’est 30 espèces de poissons qui ont pu être identifiées, pour un total de 1011 poissons pêchés. En joignant ces données à celles issues des pêches de Mélissa Larochelle en 2009-2010 (Larochelle et al, 2015) et du Réseau de suivi ichtyologique du MFFP en 2010 et en 2015, c’est 49 espèces différentes qui ont été recensées depuis 2009 à l’intérieur des limites du parc et aux alentours. À cette liste nous pouvons ajouter le lépisostée osseux qui a été vu à quelques reprises ces dernières années par les garde-parcs naturalistes lors d’activités de découverte.
Le crapet arlequin est la seule espèce qui n’avait encore jamais été recensée alors que l’éperlan arc-en-ciel qui figurait auparavant sur notre liste n’a pas été capturé depuis 2009. Deux espèces exotiques envahissantes ont fait leur apparition, soit la tanche (Tinca tinca) et le gobie à tâche noire (Neogobius melanostromus). Les espèces de poissons associées à la pêche sportive telles que l’achigan à grande bouche et à petite bouche, la perchaude, le doré jaune et le grand brochet sont toujours au rendez-vous. Trois espèces à statut particulier sont également présentes, soit l’esturgeon jaune, l’anguille d’Amérique, et le méné d’herbe.
Figure 3. Prise de données sur un poisson, Mélissa Lamoureux (MFFP)
Références
DUBÉ J. et RIVARD N., 2016. Inventaire des poissons et mulettes. Parc national des Îles-de-Boucherville. Document interne, 21p. + annexes.
Nathalie Rivard est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Îles-de-Boucherville. rivard.nathalie@sepaq.com
Jessica Dubé est garde-parc technicienne au parc national des Îles-de-Boucherville.
Photos du carrousel: Mathieu Francoeur et Mélissa Lamoureux (MFFP)