Les espèces de petits gibiers
Par Patrick Campeau, avec la collaboration de Claude Bissonnette, passionné de chasse et Gestionnaire de catégorie, Chasse et Pêche chez SAIL
Nous avons fait appel à de vrais spécialistes de la chasse au petit gibier pour vous présenter les espèces présentes sur nos territoires. Ils vous donneront en plus leurs meilleurs trucs pour tenter de les déjouer.

Gélinotte huppée
Cet oiseau fait partie de la grande famille des phasianidés, qui compte plus de 200 espèces, dont le faisan, le dindon sauvage et la poule domestique.
Le mâle, dont le poids moyen est d’environ 500 g, demeure toute sa vie dans le même territoire et il éloigne les autres prétendants suite aux séances de tambourinage et aux combats qu’il livre. Les femelles sont habituellement un peu plus petites.
Astuces pour déjouer la gélinotte huppée
En début de saison, Claude exploite surtout les bordures de chemins boisés de trembles, de bouleaux ou de buissons avec des fruits comme les bleuets ou les pimbinas. Dès la fin novembre, il concentre plutôt ses efforts à regarder sous les sapins, car il y a moins de neige et les gélinottes huppées peuvent aisément s’y réfugier.
Les gens qui préfèrent s’aventurer hors des sentiers battus n’ont qu’à localiser les lisières, les clairières, les sites avec des petits fruits, le bord des ruisseaux, les ravins, les bûchers, les endroits en pleine régénérescence suite à un incendie, etc.
Après la capture d’une gélinotte, notre expert suggère d’examiner son contenu stomacal afin de découvrir ce qu’elle a mangé. Vous pourrez ensuite tenter de trouver les emplacements propices où on retrouve ce même type de nourriture. Rappelez-vous que sa diète change au cours de l’automne.
À toutes les fois que Claude localise un bon site de chasse, avec plusieurs oiseaux, il en sauvegarde les coordonnées GPS. Selon lui, année après année, les spécimens grégaires qui n’ont pas été prélevés restent dans le même secteur.
Techniques de chasse
La façon la plus simple de chasser ces gallinacés au plumage tacheté et rayé consiste à se déplacer sur les routes, à pied, en VTT ou en voiture, car lorsqu’ils sont à découvert, ils sont beaucoup plus faciles à localiser qu’en forêt. Surtout lorsque les arbres n’ont pas encore perdu leurs feuilles.
Une autre technique que Claude aime exploiter consiste à se déplacer en duo. Une personne marche lentement dans le chemin et l’autre la suit de façon parallèle dans le bois, à un maximum de 30 m de distance. Si un gibier ailé décolle, ils communiquent ensemble grâce à un radio émetteur pour tenter de trouver vers quel endroit il s’est envolé.
Tétras du Canada
On retrouve cette poule des bois d’une taille de 38 à 43 cm de l’extrême sud de la province jusqu’à la limite des arbres au nord. Sensiblement du même poids que sa cousine la perdrix, elle est plutôt sédentaire, solitaire et très peu farouche.
Le plumage du mâle est foncé avec de fines rayures. Le haut de son corps est noir bordé de blanc et les caroncules au-dessus des yeux sont rouges. Les colorations de la robe des femelles mettent en valeur des plumes cryptiques qui lui permettent de bien se dissimuler en forêt. On y retrouve du brun roux, du gris, du noir, etc.
Le tétras des savanes, comme certains l’appellent, préfère les environnements composés de sapinage tels que le sapin, le pin, l’épinette, les nouvelles plantations de 10 à 15 ans ainsi que les sites où les conifères sont prédominants.
Techniques de chasse
Pour ce qui est des techniques de prélèvement du tétras, Claude indique qu’on le chasse quasiment de la même manière que la gélinotte huppée, mis à part que le nemrod a avantage à lever les yeux, car il se juche fréquemment sur des branches avec ses semblables.
Cette espèce de gallinacé, connue pour être moins farouche, représente environ le quart de la population globale des poules sauvages.
Lièvre d’Amérique
Cette espèce prolifique, essentiellement herbivore, peut avoir jusqu’à quatre portées annuellement. Contrairement à la croyance populaire, Jeannot ne fabrique pas de terrier, il confectionne plutôt un gîte à la surface du sol. Lorsqu’il se sent en danger, ce grand coureur peut atteindre des vitesses de pointe de 45 km/h et faire des bonds d’une longueur de plus de 3,5 m.
Ce rongeur est cæcotrophe. Cela signifie qu’il mange une partie de ses propres excréments, car ils contiennent encore des végétaux semi-digérés, pour en achever la digestion.
Quant à l’habitat, il faut rechercher des environnements où on retrouve de jeunes conifères, des plantations, des repousses, des anciens brûlés avec des framboisiers, du bois dense, du sapinage serré, des marais et des marécages gelés, etc.
Astuces pour déjouer le lièvre
Le chasseur seul doit se déplacer lentement à la chasse fine en observant bien l’horizon bas. Lorsque le sol est recouvert de végétation ou de feuilles, il faut scruter à la loupe toutes les cachettes potentielles en n’oubliant pas de donner quelques coups de pied au passage sur les gros amas de branches, les vieux troncs d’arbres, etc., pour faire sortir les lapins sauvages qui tentent de s’y camoufler. S’il y a de la neige, il est souvent productif de suivre des pistes fraîches qui mènent immanquablement au gibier convoité. La chasse avec un chien bien dressé propose une tout autre dynamique et l’expérience s’avère souvent encore plus amusante et intéressante.
Une des meilleures approches consiste à faire des battues avec trois, quatre ou même cinq passionnés. Il faut former une ligne bien droite et avancer de façon à ratisser tous les emplacements potentiellement productifs. Suivez toujours les règles de sécurité et de prudence enseignées lors de l’obtention de votre certificat de chasseur. Ne vous gênez pas pour rappeler à vos compagnons que leur arme doit être en tout temps sur le cran de sureté.
Du début octobre à l’arrivée de la neige, la chasse est habituellement productive puisque les lièvres sont faciles à voir dû à la photopériode. Leur pelage brun-gris passe alors graduellement au blanc. La transition complète peut prendre jusqu’à 74 jours. Ces petits rongeurs détonnent alors dans la forêt et deviennent des proies plus faciles à localiser, aussi bien pour les chasseurs que les prédateurs.