Découvrez l’ours blanc

En collaboration avec Charles-Olivier Trudel, guide animalier à l’Aquarium du Québec.

L’ours blanc, appelé nanuq en inuktitut, est une créature mythique qui ne laisse personne indifférent. Un personnage important de la cosmologie inuite, nanuq séduit et charme aussi les habitants des contrées du Sud malgré son mode de vie carnivore et sa terrifiante stature. Découvrez ce grand chasseur à qui les Inuits prêtent des facultés presque humaines.

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Aquarium du Québec Julie Audet | © Sépaq

Un prédateur mythique

L’ours blanc est un chasseur solitaire qui arpente la banquise à la recherche de sa prochaine proie. Sa proie de prédilection : le phoque annelé. Pour l’attraper, l’ours fait preuve de patience : il s’installe sur la banquise près d’un trou d’air de phoque (appelé aglu chez les Inuits) et attend. Dès que sa proie se montre le bout du nez, l’ours le frappe de ses redoutables pattes avant et utilise sa puissante mâchoire pour l’achever et le remonter sur la glace. Bien qu’il puisse se nourrir d’une variété d’animaux et même de végétaux nordiques, il préfère de loin chasser le phoque, dont il consomme souvent uniquement la graisse et le foie, laissant à d’autres le soin de nettoyer la carcasse.

Un hiver sans lumière ni chaleur

Les étendues glaciales du Grand Nord sont extraordinairement inhospitalières. Le soleil se couche à la fin de novembre et ne réapparaît qu’au mois de février. Les températures moyennes sont de l’ordre de -40°C, ce qui demande des adaptations particulières pour ses habitants. Cependant, dans les sombres et froids mois de l’hiver, l’ours blanc n’hiberne pas. C’est tout le contraire : il en profite plutôt pour chasser. Seules les femelles gestantes se creusent une tanière pour mettre bas et épargner à leurs oursons la rigueur de l’hiver.

Pour se protéger de ces conditions extrêmes, l’ours possède un pelage dense et une épaisse couche de graisse qui l’isolent. Ses oreilles et sa queue sont également très courtes pour éviter les pertes de chaleur. Sa protection est si parfaite que malgré un -40°C, son activité métabolique reste inchangée.

Toutefois, l’ours tolère quand même de bonnes chaleurs. Il se débarrasse d’ailleurs au printemps de son épais manteau d’hiver pour ne garder qu’une fourrure plus courte et beaucoup moins dense, le temps d’une saison. Les températures estivales dans les froides contrées nordiques dépassent largement les 10°C et peuvent même atteindre les 30°C dans l’aire de répartition de l’ours. Sa stratégie pour combattre la chaleur ressemble drôlement à la nôtre : s’écraser à l’ombre ou dans l’eau et bouger peu!

Un nageur infatigable

On voit généralement des images d’ours blanc sur la terre ferme ou sur la banquise, mais c’est aussi un excellent nageur. Il porte d’ailleurs le nom latin d’Ursus maritimus, ce qui signifie « ours de la mer ».

Bien qu’un mâle de bonne taille puisse atteindre les 600-700 kg, il demeure capable de franchir d’énormes distances à la nage grâce à un attribut surprenant : il flotte! La graisse qui lui confère ce poids agit également comme une grosse bouée. Il n’a donc pas à dépenser d’énergie pour rester à la surface; il peut alors utiliser son énergie pour avancer, utilisant ses pattes avant comme des rames et ses pattes arrière comme un gouvernail. Il peut ainsi nager plusieurs jours sans s’arrêter, franchissant des centaines de kilomètres en un seul voyage.

Un environnement qui change

Ces longues excursions sont un symptôme du problème qui affecte l’ensemble de la vie arctique : la perte de la banquise en été. Les ours sont forcés à parcourir des distances de plus en plus grandes entre les glaces afin de s’alimenter durant l’été, pendant des périodes de plus en plus longues. Ces marathons ne sont pas sans conséquence : les oursons peinent à y survivre et les adultes qui s’en sortent sont fortement affaiblis.

La perte des glaces complique également la chasse pour ce grand prédateur. Privé de sa capacité à chasser le phoque, l’ours est obligé de se rabattre pour des sources alimentaires moins nutritives : plantes et algues, petits mammifères et oiseaux, ou détritus de communautés nordiques. Dans tous les cas, l’ours cause des problèmes pour les populations d’animaux et d’humains du Grand Nord, en plus de se retrouver affaibli par la mauvaise qualité de son alimentation.

L’éducation, la conservation et la recherche à la rescousse des ours blancs

Envie d’en apprendre davantage sur les ours blancs et les défis qui les guettent? Venez nous rejoindre à l’Aquarium! Nos pensionnaires Shouka et Kinuk sauront certainement vous convaincre de l’importance de la protection de la biodiversité arctique!

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