Cinq chansons pour le temps des Fêtes

As-tu vu le père Noël?

Commençons au cœur de l’action, avec une chanson qui évoque Noël de front sans pourtant être un de ces classiques que les plus grincheuses et grincheux d’entre nous ne peuvent plus endurer. Créée dans sa version originale en 1964 par les illustres Beach Boys, popularisée au Québec à la même époque dans la langue de Molière par Renée Martel, cette chanson résolument surf rock inspire sourire et malice.

Reprise ici par Vanille, une des vedettes montantes du rock indé québécois, cette pièce vous garantit deux choses : faire lever le party et avoir l’air complètement à la page auprès de votre cousine qui « connait ça, elle, la musique »!

Yeah

Parlant de cette cousine, qui vit probablement à Montréal, assurez-vous de la surprendre, entre deux gorgées de lait de poule, par l’acuité de votre connaissance du milieu musical émergent. Mentionnez-lui ceci : Velours Velours.

Jeune prodige apparu sur les radars des fans de musique d’ici avant même d’atteindre ses 20 ans, Raphaël Pépin-Tanguay possède cet impeccable sens de la mélodie et de l’approche narrative, transformant ses chansons en tableaux devant lesquels on passe des heures sans se lasser.

Vous vous étonnerez du nombre de répétitions que vous donnerez à cette chanson, Yeah, durant le trajet entre votre domicile et le lieu de votre prochaine célébration. Un trajet qui, je vous le souhaite, va s’étendre sur plusieurs heures.

Pleurer sur le dancefloor

Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable (ou dans la neige, devrais-je dire) : le temps des Fêtes peut être une période plutôt rude pour celles et ceux qui flirtent avec une forme ou une autre de solitude.

Et c’est ici qu’intervient Naomi.

Avec Un coin sombre pour danser, l’album au titre le plus exquis de 2024 (désolé, BRAT), Naomi offre une soupape idéale pour toutes les envies libératrices enfouies ou inhibées. Elle donne droit à toutes les explosions d’émotions et crée un espace sécuritaire pour vivre les sentiments contradictoires que seul ce moment de l’année peut attiser.

Si le parfait bonheur que toutes et tous ont l’air de filer pendant vos célébrations vous semble étranger, n’ayez crainte. Réfugiez-vous dans un coin sombre du lieu où vous vous trouvez, mettez votre casque d’écoute, montez le volume, fermez les yeux, imaginez-vous un plancher de danse et autorisez-vous à Pleurer sur le dancefloor.

Tout pour toi

Certains d’entre vous vont probablement, à un moment ou à un autre, aboutir dans un chalet avec famille ou amis. Si vous me lisez encore à ce point-ci, c’est que vous êtes peut-être cette personne qui va se saisir du haut-parleur Bluetooth ou du câble auxiliaire. À l’instant précis où vous prendrez la courageuse décision d’installer l’ambiance musicale, vous chercherez la chanson parfaite pour surprendre votre groupe et lancer le party.

Permettez-moi, humblement, de vous suggérer la musique de Zalam Kao.

Bête à cinq têtes, Zalam Kao est né en ce lieu précis où vous vous trouvez, un chalet. Chacun ayant sa propre carrière, Tchobis, Ogou Rayfé, MoMo, Edaï Larobina et Lucas Melo s’y sont réunis pour tester la justesse de cette fameuse affirmation de Confucius : « Le tout est plus grand que la somme des parties. »

Un séjour encabané plus tard s’est dévoilée la seule chanson de Zalam Kao à ce jour : Tout pour toi, un morceau au creux de cette dualité entre la fête et la mélancolie, entre la joie et la nostalgie, qui vient du cœur et sait le toucher à chaque écoute.

Saturne

Une petite dernière, qui évoque des états qui me sont très précieux quand je réfléchis à cette période des Fêtes : l’introspection et la contemplation. Bien sûr, nous mangerons, nous boirons, nous célèbrerons, nous déballerons, entourés de ceux qu’on aime et qui nous aiment.

Mais je nous souhaite aussi, pour précisément trois minutes et trente-et-une secondes, d’avoir le nez à l’air frais, la tête un brin renversée, les yeux tournés vers le ciel – et, encore mieux, plongés dans les étoiles si la nuit est tombée. L’objectif? S’offrir une rétrospective de tout ce que la vie nous a balancé de beau et de moins glorieux durant l’année qui tire à sa fin et, surtout, méditer sur les triomphes et les défis qui nous ont fait grandir.

Avec « Saturne » (et l’entièreté de son album Minuit moins une, pour être honnête), Lova déroule la parfaite ambiance pour ces belles et vastes réflexions.