Amoureuse des poissons

Son amour pour les animaux existe depuis toujours. À l’âge de quatre ans, elle dit déjà vouloir devenir vétérinaire! Rat de bibliothèque, Krystel repart de chaque visite avec des encyclopédies sur les animaux et les écosystèmes marins, des briques qu’elle recopie mot à mot, dessins en prime. « À 11 ans, quand j’ai fait une de mes premières visites à l’Aquarium du Québec, j’ai dit à mes parents qu’un jour, je travaillerais ici », raconte‑t‑elle.

Grande visionnaire, elle ne s’est pas trompée! Elle commence à travailler à l’Aquarium en 2016, à ses 18 ans, alors qu’elle étudie en santé animale au cégep de La Pocatière. Animation au bassin des raies et à la zone côtière, visites guidées en coulisse… elle a même joué le rôle d’une fée au légendaire Festilumières!

Passion : prises de sang

Après avoir exercé le métier de guide à l’animation et d’aquariste, elle devient technicienne en santé animale, emploi qu’elle occupe encore aujourd’hui. Administration des traitements aux animaux, injections, radiographies, préparation du matériel pour l’opération d’un poisson, elle aime tout ce qui touche au monde médical. Ses journées ne se ressemblent pas et c’est ce qu’elle apprécie le plus dans sa profession. Elle nage comme un poisson dans l’eau! 

Mais ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les prises de sang. « J’adore voir le sang monter dans l’aiguille! Après avoir fait une prise de sang à un animal, je me sens comme si je venais d’aller courir, ça me donne une telle adrénaline, décrit Krystel. C’est difficile, puisqu’on ne voit pas leurs veines comme chez les humains. Il faut utiliser les palpations ou les repères anatomiques, comme si on avait les yeux fermés. »

Pour mettre les animaux en confiance, les morses et les phoques, par exemple, elle participe à leurs entraînements biomédicaux. Elle accompagne les entraîneurs des mammifères marins lors d’examens de routine ou de certaines manipulations, le tout afin que les animaux la reconnaissent. Elle leur donne aussi parfois des récompenses pour qu’ils n’associent pas systématiquement sa présence aux manipulations moins agréables.

Un métier peu commun

Bien sûr, la profession de technicienne en santé animale n’a rien de banal, surtout au sein du seul aquarium au Québec. Et qu’est-ce que ça prend pour exercer ce métier? « Une bonne technicienne sait ce qu’elle fait, elle ne va pas au-delà de ses connaissances. Si tu ne sais pas où piquer l’animal, tu ne le fais pas, tu demandes de l’aide. Il faut piler sur notre orgueil, puisqu’on ne sait pas tout », confie-t-elle. 

L’autre atout, c’est la curiosité. « On doit toujours rester à l’affût. Il y a une foule d’informations sur internet et dans les encyclopédies, et on peut aussi assister à des conférences de spécialistes », énumère-t-elle. À ses yeux, travailler dans un refuge ou une boutique pour animaux et faire des stages d’observation en établissement zoologique sont de bons moyens d’accumuler de l’expérience.

Une soif d’apprendre

Krystel a justement ce besoin d’en apprendre toujours davantage. Récemment, en assistant l’équipe de vétérinaires pour la taille du bec et des griffes de l’ara hyacinthe, Junior, elle a appris que son anatomie comportait certaines particularités étonnantes.  

Un autre exemple de sa curiosité? La technicienne demeure au fait des avancées dans les traitements visant à améliorer la cicatrisation des plaies chez les poissons. D’ailleurs, des vétérinaires d’Australie ont obtenu des résultats intéressants en adoptant de nouvelles méthodes qui pourraient bien être testées à l’Aquarium. 

Les petits nouveaux

Puisque les résidents de l’Aquarium se renouvellent sans cesse, ce ne sont pas les défis qui manquent. Au cours des prochains mois, de nouveaux poissons feront notamment leur entrée dans le bassin du Grand Océan. 

Krystel et ses collègues responsables de la santé animale devront préparer des plans de mise en quarantaine pour s’assurer que les poissons sont en bonne santé et qu’ils ne contaminent pas les poissons déjà sur place. Ils élaboreront aussi une diète pour chaque nouvelle espèce.

Un autre défi l’attend : l’arrivée des loutres de mer et de nouvelles espèces de phoques. « J’adore ce défi! En plus, les loutres de mer sont énormes. J’ai hâte de tout faire, surtout les prélèvements sanguins! se réjouit-elle. Comme c’est une espèce qu’on n’a jamais eue à l’Aquarium, il faut tout apprendre sur ces mammifères marins. » Le projet Louphoque verra le jour en 2024.

Son rêve : devenir vétérinaire et plongeuse

Comme Krystel raffole de plongée et qu’elle a déjà ses certificats, elle aspire à joindre l’équipe de plongeurs et plongeuses de l’Aquarium dans un avenir rapproché. En participant aux différentes tâches de nettoyage et d’alimentation dans le bassin du Grand Océan, elle pourrait détecter les poissons malades, ceux qui ont des plaies, qui sont amorphes ou qui ne se nourrissent pas adéquatement.

L’autre rêve qu’elle caresse, c’est celui de devenir vétérinaire, même si elle admet vouloir patienter encore un bout de temps avant de le réaliser. « Ça pourrait faire partie de mon plan de retraite, puisque dans un premier temps, je désire terminer de fonder ma famille. J’adore apprendre et j’adore l’école, j’aimerais faire ces études avant tout pour enrichir mes connaissances », exprime-t-elle. 

Avec sa passion débordante pour les animaux, Krystel ne risque pas de voir sa carrière finir en queue de poisson!