Blogue de conservation

Suivi de la claytonie de Virginie au parc national des Îles-de-Boucherville

27 janvier 2015


Parmi les 450 espèces végétales présentes au parc national des Îles-de-Boucherville, nous suivons l’état d’une plante plus attentivement, soit la claytonie de Virginie. Depuis 10 ans, nous constatons que les populations sont relativement stables au parc.

Une espèce sensible aux changements

Étant localisée dans un territoire protégé, la claytonie de Virginie (Claytonia virginica), espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec, est à l’abri de certains facteurs qui ont contribué au déclin de cette espèce au Québec. En effet, la destruction des boisés au profit du développement urbain et agricole ou encore des pratiques non appropriées ont contribué à la raréfaction de la claytonie de Virginie. L’espèce est également très sensible aux modifications de son environnement puisqu’elle ne supporte pas l’ouverture du couvert forestier et tolère mal un excès d’humidité ou de sécheresse. Ainsi, des pluies prolongées au printemps ou bien un faible couvert de neige en hiver peuvent avoir des conséquences directes sur la diminution annuelle du nombre de plants.

Figure 1 Habitat de la claytonie de Virginie

10 ans de suivi

En mai 2003, nous avons localisé et mesuré 22 populations de claytonie de Virginie au parc. Par la suite, en mai 2004, nous avons installé 10 cadres de bois de 1 m2 à des endroits représentatifs de ces populations. Ainsi, depuis 10 ans, ces 10 cadres sont suivis annuellement. Nous comptons le nombre de plants asexués (sans fleurs) ainsi que le nombre de plants sexués (en fleurs) qui se retrouvent à l’intérieur du cadre de bois.

Généralement, le nombre de plants comptés se situe entre 4 000 et 5 000. Les années où nous avons constaté une diminution du nombre de plants correspondent à des années où les conditions climatiques ont été difficiles: printemps très hâtif, pluie abondante, etc. Depuis 2006, nous avons également observé la présence d’un champignon sur les feuilles de certains plants de claytonie de Virginie, mais cela ne semble pas affecter le cycle de vie des plants.

Une protection accrue

Les populations de claytonie de Virginie localisées dans le parc jouissent d’une protection accrue, car aucun développement de sentier, d’infrastructure ou autre ne peut se faire dans le secteur où elles se situent. De plus, afin de protéger certaines populations à l’intérieur même du parc contre le broutement des cerfs de Virginie, nous avons érigé une clôture anti-cervidés.


Nathalie Rivard est responsable du service de la conservation et de l’éducation aux parcs nationaux des Îles-de-Boucherville et du Mont-Saint-Bruno. rivard.nathalie@sepaq.com

Photos: Sylvain Ménard et Michel Tanguay.


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